Un programme d’information télévisé sur l’alerte au tsunami dans la ville de Tanabe, au Japon, le 30 juillet 2025. MANABU MINURO/THE YOMIURI SHIMBUN VIA AFP
Un séisme de magnitude 8,8, le plus puissant dans la région en près de 73 ans, a frappé mardi 29 juillet au large de la péninsule russe du Kamtchatka, provoquant des tsunamis en Russie et au Japon et déclenchant des alertes dans presque tous les pays riverains du Pacifique. « Le Nouvel Obs » fait le point.
• Un tsunami de 1,30 mètre au nord du Japon
Un tsunami de 1,30 mètre a atteint ce mercredi un port dans le département de Miyagi, dans le nord du Japon, à 13h52 (6h52 à Paris), a indiqué l’agence météorologique japonaise (JMA). La JMA a maintenu ses alertes au tsunami, avertissant de possibles vagues allant jusqu’à 3 mètres le long de la côte pacifique du Japon.
Des images en direct à la télévision ont montré des personnes évacuant en voiture ou à pied vers des zones plus élevées, notamment dans l’île septentrionale de Hokkaido, où un premier tsunami haut de 30 centimètres a été observé. La chaîne publique NHK a diffusé une couverture spéciale, avec un présentateur demandant aux habitants de fuir les côtes : « Evacuez immédiatement pour sauver vos vies. »
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Les employés de la centrale nucléaire de Fukushima (nord), détruite par un puissant séisme et un tsunami en mars 2011, ont été évacués, a indiqué son opérateur. « Des tsunamis frapperont à répétition. Ne vous aventurez pas en mer et ne vous approchez pas des côtes tant que l’alerte n’est pas levée », a averti l’agence météorologique japonaise, qui a prévu des vagues de 3 mètres.
« Les habitants des régions où des alertes ont été émises doivent immédiatement évacuer vers des endroits sûrs, zones surélevées ou bâtiments d’évacuation », a insisté le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi.
L’alerte japonaise porte sur toute la côte Nord et Est de l’archipel, jusqu’au sud d’Osaka, ainsi que sur les petites îles périphériques. Au-delà, ainsi que dans les baies de Tokyo et d’Osaka, le tsunami pourrait atteindre 1 mètre.
• Plusieurs tsunamis sur les Kouriles
Dans le port de Severo-Kourilsk, dans le nord de l’archipel russe des Kouriles, plusieurs tsunamis successifs ont submergé les rues, selon le ministère des Situations d’urgence. L’état d’urgence a été décrété dans le district. « Tout le monde a été évacué. On a eu assez de temps, une heure entière. Donc, tous les gens sont dans une zone protégée du tsunami », a déclaré le maire Alexandre Ovsiannikov lors d’une réunion avec des responsables locaux.
« La quatrième vague de tsunami est en train de déferler. La vague est très grosse, tout est inondé, la côte entière est inondée, a témoigné un habitant dans une vidéo publiée par le média russe Izvestia. L’eau s’est retirée une fois encore, et elle va revenir maintenant. Le port et les usines de la côte sont complètement détruits. »
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Selon le maire de la ville cité par l’agence d’Etat russe Tass, un des tsunamis a entraîné vers le large des navires au mouillage après avoir arraché leurs ancres.
« Nous avons tous couru en sous-vêtements avec les enfants. Heureusement, nous avions préparé une valise », a raconté à la chaîne publique Zvezda une habitante du Kamtchatka, une des zones sismiques les plus actives de la planète, au point de rencontre entre les plaques tectoniques du Pacifique et Nord-Américaine. « C’est la première fois que je vis un tremblement de terre aussi puissant depuis que je suis adulte, a-t-elle poursuivi. J’ai fondu en larmes. C’était très effrayant. »
• Un séisme de magnitude 8,8
Selon l’institut géophysique américain, le séisme de magnitude 8,8 sur l’échelle du moment est survenu vers 23h24 GMT mardi (1h24 mercredi à Paris) à 20,7 kilomètres de profondeur, à 126 kilomètres au large de Petropavlovsk-Kamtchatsky, capitale de cette région de l’Extrême-Orient russe.
Cette magnitude est la plus forte enregistrée au Kamtchatka depuis le 5 novembre 1952, quand un séisme de magnitude 9 survenu pratiquement au même endroit avait déclenché des tsunamis dévastateurs dans tout l’océan Pacifique.
Le service sismologique du Kamtchatka a prévenu que des répliques de jusqu’à 7,5 sont attendues.
Des vagues de 1 à 3 mètres en Polynésie Française
En Polynésie Française, des vagues de 1 à 3 mètres sont possibles le long de certaines côtes. « Le laboratoire de géophysique a informé le haut-commissaire de la République en Polynésie française d’un impact potentiel » pour le territoire, dans la nuit de mardi à mercredi, ont annoncé les autorité concernées.
François-Noël Buffet, ministre auprès du ministère de l’Intérieur, a appelé sur X les Polynésiens à « suivre les consignes des autorités locales. »
• Alerte dans le reste du Pacifique
La Chine a émis une alerte au tsunami pour plusieurs zones de sa côte. Les Philippines ont aussi exhorté les habitants de la côte Est à se déplacer vers l’intérieur des terres et conseillé aux pêcheurs déjà en mer de rester au large en eaux profondes.
Même message dans l’archipel américain d’Hawaï, menacé par des vagues de 3 mètres ou plus. « Les gens ne doivent pas, et je le répète encore une fois, ne doivent pas, comme nous l’avons vu par le passé, rester près du littoral ou risquer leur vie juste pour voir à quoi ressemble un tsunami », a lancé Josh Green, le gouverneur de l’Etat. « Ce n’est pas une vague ordinaire. Si vous êtes frappé par un tsunami, il vous tuera », a-t-il averti.
Sur l’autre rive du Pacifique, le Pérou et le Mexique ont déclaré l’alerte au tsunami sur leur littoral, de même que l’Equateur qui a fait évacuer les plages et les ports de l’archipel des Galapagos. Des tsunamis de 1 à 3 mètres sont également possibles au Chili, au Costa Rica et d’autres archipels.
Les Etats-Unis ont émis une série d’alertes de différents niveaux le long de la côte Ouest nord-américaine de l’Alaska jusqu’à toute la côte californienne. Des alertes au tsunami ont été diffusées sur les téléphones portables en Californie, selon des journalistes de l’Agence France-Presse.