Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Le navire Handala de la Flottille pour la liberté a quitté le port de Gallipoli, en Italie, le 20 juillet 2025. VALERIA FERRARO / ANADOLU VIA AFP
L’armée israélienne a intercepté le bateau « Handala » exploité par le mouvement propalestinien « Flottille pour la liberté » qui se dirigeait vers Gaza chargé d’aide humanitaire, selon des images diffusées en direct samedi par le groupe. Le navire est arrivé en Israël ce dimanche 27 juillet, a constaté un journaliste de l’AFP à Ashdod.
A lire aussi
Décryptage
Netanyahou n’a toujours aucune stratégie pour Gaza, mais il en a une pour essayer de rester au pouvoir
« La marine israélienne a empêché le navire Navarn (son nom d’origine, NDLR) d’entrer illégalement dans la zone maritime au large de la côte de Gaza. Le navire fait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël », a annoncé le ministère des Affaires étrangères israélien sur X.
« Tous les passagers sont en sécurité », a-t-il précisé ajoutant que « des tentatives non autorisées de briser le blocus sont dangereuses, illégales, et sapent les efforts humanitaires en cours ». L’armée israélienne avait prévenu plus tôt dans la journée qu’elle appliquerait « le blocus légal de sécurité maritime de la bande de Gaza ».
Les images diffusées en ligne par les militants montraient des militants propalestiniens assis sur le pont du Handala les mains en l’air, et sifflant la chanson antifasciste italienne « Bella Ciao », cependant que les soldats prenaient le contrôle du navire. Elles ont été coupées quelques minutes plus tard.
« Un kidnapping dans lequel deux parlementaires françaises sont victimes »
Dans un message sur les réseaux sociaux, la « Flottille pour la liberté » a indiqué que le « Handala a été intercepté et abordé illégalement par les forces israéliennes alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales ». Un outil de suivi en ligne montre que le navire se trouvait à environ 50 kilomètres de la côte égyptienne et à 100 kilomètres à l’ouest de Gaza lorsqu’il a été intercepté.
« Les voyous de Netanyahu (le Premier ministre Benyamin Netanyahou, NDLR) ont abordé le Handala. Ils attaquent 21 personnes désarmées dans des eaux internationales où ils n’ont aucun droit. Un kidnapping dans lequel deux parlementaires françaises sont victimes », a réagi sur X le leader du parti de gauche radicale français La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon. « Faites quelque chose d’autre que le paillasson de Netanyahu », a-t-il lancé à l’attention du gouvernement français
Le bateau avait quitté le 13 juillet le port italien de Syracuse, en Sicile. A son bord, 19 militants de nationalités diverses, parmi lesquels deux élues de LFI, Gabrielle Cathala et Emma Fourreau, ainsi que deux journalistes. Ils ont tous été appréhendés par les autorités israéliennes.
Cet ancien chalutier norvégien transporte du matériel médical, des denrées alimentaires, des équipements pour enfants ainsi que des médicaments. L’expédition, financée par des campagnes de dons, visait à briser le blocus israélien imposé à la bande de Gaza, en proie à une crise humanitaire majeure, et à y acheminer de l’aide.
Second arraisonnement après le Madleen de Rima Hassan
L’équipage du « Handala » avait indiqué sur X qu’il entamerait une grève de la faim si le bateau venait à être intercepté par l’armée israélienne et ses passagers détenus. L’arraisonnement du « Handala » intervient six semaines après celle du « Madleen », un autre navire de la flottille parti d’Italie le 1ᵉʳ juin.
Ce voilier avec à son bord 12 militants, dont l’écologiste Greta Thunberg et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, avait été intercepté à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza et conduit en Israël. Ses occupants avaient ensuite été expulsés vers leurs pays d’origine.
A lire aussi
Analyse
Freedom Flotilla : Israël a-t-il violé le droit international en interceptant le « Madleen » ?
Israël, dont l’offensive a débuté au lendemain de l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, a imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire strict. Ce blocus a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité, et n’a été que partiellement assoupli fin mai.
Dans un communiqué, le Hamas a dénoncé un « nouveau crime de piraterie dans les eaux internationales avec l’interception du bateau humanitaire pour l’empêcher de rejoindre la bande de Gaza assiégée, victime de génocide et de famine ».