Avec l’inauguration de sa nouvelle unité de Labessière-Candeil, Trifyl finalise la dernière grande étape de son projet de restructuration. Des changements, à vocation écologiques mais aussi contraint par des normes plus dures et des coûts en forte hausse.
À Labessière-Candeil, le nouveau centre de traitement de Trifyl, baptisé Lab Energia, fonctionne désormais à plein régime. Sur le site, les déchets des poubelles noires et les sacs orange du Tarn ne sont plus simplement enfouis ou incinérés : ils sont transformés en gaz et combustible.
Dans les vastes entrepôts, d’imposants tas de déchets déchiquetés attendent d’être traités. Jusqu’à 110 000 tonnes y transiteront chaque année. “Le combustible de moindre qualité servira à alimenter notre propre chaudière. Celui de meilleure qualité sera vendu à des industriels”, explique Camille Demazure, directeur de projet chez Trifyl. Un moyen de générer des revenus pour le syndicat public. De quoi produire, aussi “l’équivalent de 10 % de la consommation des Tarnais en gaz avec la méthanisation”, selon Daniel Vialelle, le président de Trifyl.
Ce nouveau bâtiment de 12 000 m² marque l’achèvement du projet Trifyl Horizon 2030. Un chantier à 110 millions d’euros, avec la création d’une cinquantaine d’emplois, qui s’inscrit dans une transformation globale du traitement des déchets dans le Tarn : à Blaye-les-Mines, les déchets tout venant sont désormais prétraités avant leur arrivée au Lab Energia. À Labruguière, un autre site est désormais dédié exclusivement aux déchets recyclables (poubelles jaunes).
Une taxe en baisse pour les Tarnais ?
Si Trifyl a investi autant dans ses nouvelles usines, ce n’est pas seulement pour améliorer le traitement des déchets, c’est aussi pour faire baisser les coûts. Jusqu’à présent, tous les déchets collectés étaient taxés à 100 % par une taxe nationale sur les activités polluantes. “Sauf que la trajectoire de cette taxe, était très importante, développe le président du syndicat mixte. De quelques euros la tonne enfouie, elle est passée cette année à 65 euros la tonne et je pense qu’elle va encore augmenter l’année prochaine.”
Grâce au tri et à la valorisation en amont, seuls 20 % des déchets continueront d’être taxés. Avec ce système, les 14 intercommunalités et syndicats membres de Trifyl pourront économiser sur les coûts de traitement des déchets.
En 2022, la Communauté d’agglomération Castres-Mazamet dénonçait une “hausse vertigineuse” de la facture Trifyl, critiquant des “investissements faramineux” et une envolée des coûts de fonctionnement pour justifier une hausse de la taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères.
Ces lourds investissements seront-ils donc synonymes d’économies pour les habitants ? “Je vais être honnête, je ne vais pas vous dire qu’elle va baisser mais de la contenir et de suivre l’inflation uniquement”, développe Daniel Vialelle. Une façon donc, de limiter les dégâts sur la facture de la taxe, payée tous les ans par les propriétaires et repercutée sur les locataires dans les charges.