July 23, 2025

PSE chez Gifi abandonné : la CFDT majoritaire n’a pas signé, la direction revoit sa stratégie

l’essentiel
Le plan de sauvegarde de l’emploi de Gifi cristallise les tensions. À deux jours de l’échéance, le PSE a divisé syndicats et direction, sur fond d’imprécisions jugées préoccupantes pour les salariés concernés. Au cours de la journée, la situation a évolué.

Le communiqué de la direction de Gifi est court, mais parfaitement explicite. “La CFDT et la Direction Générale de GIFI SAS, après concertation, ont décidé d’un commun accord de ne pas poursuivre la mise en œuvre du PSE en cours de négociation, qui prévoyait la suppression, à date, de 166 postes sur l’UES Centrale. En effet, l’organisation cible, telle qu’arrêtée en avril dernier par l’ancienne gouvernance, ne permettait pas d’opérer le retournement stratégique nécessaire pour l’entreprise. Cette décision commune permettra à Monsieur Christophe Mistou, lors de sa prise de fonction en tant que Président du Directoire au 1er septembre prochain, d’analyser la situation et de construire une organisation cible fidèle à sa vision. S’il s’avère que des ajustements s’imposent, des négociations s’ouvriront, à l’aune du nouveau dialogue social instauré. La date fatidique arrive pour Gifi. Elle est fixée au 25 juillet pour que le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) soit entériné, ou non, par les syndicats de l’entreprise et la direction”.

Plus que quelques heures pour que le PSE soit signé, ou non, par les syndicats et la direction de Gifi.
Plus que quelques heures pour que le PSE soit signé, ou non, par les syndicats et la direction de Gifi.
DDM – F.P.

En effet, il y a deux jours, la proposition de la direction a été dévoilée aux partenaires sociaux. Bilan de cette présentation : sur les trois syndicats représentés, un seul d’entre eux, FO, l’a signé ; les deux autres, la CFTC et la CFDT, majoritaire, l’ont refusé. “La balle est dans le camp de la direction. Nous leur avons demandé des éclaircissements et une nouvelle rédaction sur de nombreux points très importants. Sans nous, le PSE ne pourra pas être signé ” précise Pierre Laforre, représentant de la CFDT au sein de l’entreprise.

Deux journées d’incertitude qui ont vu les syndicats expliquer leurs positions respectives.

Un accord des syndicats sur la prime supralégale

Quant à la position de FO, par la bouche de son représentant, Franck Virlogeux, elle est claire. “Nous avons signé ce PSE car nous estimons que la direction a su répondre à une grosse partie de nos revendications. Nous avons considéré que la direction avait su ouvrir les discussions et fait quelques concessions importantes à nos yeux. Par exemple, sur la prime supralégale, elle avait commencé par ne rien proposer, puis est montée à 1 000 € par années d’ancienneté et enfin nous sommes arrivés à 1 400 €. Certes en dessous de ce que nous demandions, mais c’est acceptable”.

Pour cette prime, CFDT et CFTC semblent également d’accord. Si FO a déjà signé ce PSE, et même si “nous ne sommes pas satisfaits à 100 %, nous devons avancer. La direction a fait des compromis, comme baisser le nombre de licenciements, on passe ainsi de 186 à 166, ou prendre en compte ceux qui sont mariés et qui travaille dans l’entreprise. Il a été obtenu que les deux personnes d’un couple ne soient pas licenciées en même temps. La direction a promis de s’adapter aux cas de chacun. Si nous avons signé, c’est qu’à l’approche immédiate de la date limite et donc d’un accord unilatéral, nous estimons que ce plan est un moindre mal”.

Une position loin d’être partagée par la CFDT, syndicat majoritaire au sein de Gifi.

“Une nouvelle rédaction du PSE sans ambiguïté”

Pour Pierre Laforre le compte n’y est pas. Surtout sur des détails importants pour l’avenir des salariés licenciés. “Nous avons, avec la direction, la coresponsabilité de la signature du PSE. Comme nous représentons la majorité des voix des salariés, c’est notre seule signature qui peut valider le PSE ou non. C’est inscrit dans le Code du travail. Qu’il y ait signature ou non, le dernier juge, de toutes les manières, c’est l’inspection du travail. Le problème dans le PSE qui nous a été présenté, et que nous n’avons pas signé tient à de grosses imprécisions dans ces termes qui peuvent prêter à de nombreuses interprétations au détriment de l’avenir proche des salariés”.

C’est au sujet des mesures d’accompagnements des salariés que la CFDT réclame des précisions avant de signer l’accord. Si signature il y a. “C’est vrai que c’est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes cette date limite” concède Pierre Laforre. “Il y a trop de flou et d’imprécisions dans la rédaction de ce plan au sujet de l’avenir immédiat des salariés. Ils peuvent être interprétés de différentes manières, et trop souvent au détriment des salariés. Ce que nous demandons à la direction, c’est de revoir sa copie et de nous présenter un plan avec des termes bien définis, de manière claire et sans interprétation possible. Nous espérons une réponse très rapide de la direction”.

Ainsi, la réponse de la direction ne s’est pas fait attendre. Rien n’est dit dans ce communiqué, sur un nouveau PSE ou non. Tout semble suspendu à l’arrivée, au mois de septembre, de la nouvelle direction avec à sa tête Christophe Mistou. Après avoir reçu le communiqué la CFDT explique. “Tout est dit dans ce communiqué. On verra bien ce qu’il va se passer à l’arrivée de M. Mistou”.

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