Si le porte-avions de nouvelle génération s’annonce comme le plus grand navire de guerre européen, son entrée en service n’est pas attendue avant plus d’une décennie.
Le porte-avions Charles de Gaulle devrait tirer sa révérence à l’horizon 2038. La France prépare déjà son successeur, un porte-avions de nouvelle génération (PA-NG) appelé à devenir le plus grand navire de guerre jamais construit en Europe, mais dont l’entrée en service n’est pas attendue avant plus d’une décennie.
Une mise à l’eau prévue pour 2038
Bien que l’assemblage des différents blocs du futur PA-NG ne devrait durer qu’une dizaine de mois, sa mise à l’eau n’est pas prévue avant 2038. La raison principale réside dans la complexité des chaufferies nucléaires, dont la fabrication figure parmi les processus les plus longs.
La puissance du navire sera assurée par deux réacteurs de type K22, évolution directe des modèles K15 équipant actuellement le Charles-de-Gaulle. Conçues par TechnicAtome, ces unités doivent être commandées très en amont pour respecter les délais. Naval Group, chargé de fabriquer les cuves et les générateurs de vapeur puis de les intégrer, estime que le chantier générera dix millions d’heures de travail sur quinze ans. La construction du navire ne commencera ainsi en réalité qu’à l’horizon 2031.
Un chantier de 10 milliards d’euros
Le futur PA-NG ne sera pas une simple copie de son prédécesseur. Au-delà de son gabarit largement plus imposant, le bâtiment intégrera des catapultes électromagnétiques (EMALS) et des brins d’arrêt de nouvelle génération (AAG), en remplacement de la technologie à vapeur. Développés par l’entreprise américaine General Atomics, ces systèmes permettront de lancer des appareils plus lourds tout en augmentant le rythme des décollages. Un ensemble d’innovations dont le coût est estimé par Naval News à environ 1,321 milliard de dollars.
Selon la revue spécialisée Mer et Marine, environ un milliard d’euros aurait déjà été consacré aux études préliminaires, tandis qu’une enveloppe de 5 milliards supplémentaires est prévue pour financer les premières années de réalisation. Au total, il faudra encore au moins 5 milliards pour mener à bien un projet estimé à 10 milliards d’euros.

