Les achats de Noël à Tarbes reflètent une tendance marquée par la prudence budgétaire. Entre cadeaux économiques et soutien aux commerces locaux, les habitants adaptent leurs dépenses. Les marchés alimentaires, eux, connaissent un véritable engouement.
Les yeux rivés sur l’étal d’une marchande de bijoux du marché de Noël de Tarbes, Ève est concentrée sur sa mission : trouver les derniers cadeaux à glisser sous le sapin. “Ce sont les tout derniers qu’il me manque et après, c’est fini”, sourit-elle, un brin soulagée, car elle a consacré ce dernier samedi avant Noël à ses ultimes emplettes en centre-ville.

Si certains arpentent encore la rue Foch à la recherche d’une bonne idée de dernière minute, beaucoup ont toutefois anticipé leurs achats. “J’ai commandé la plupart des cadeaux sur internet, surtout pendant le Black Friday en novembre, parce que ça revient moins cher. Mais j’avais aussi envie de trouver des choses atypiques chez les petits commerçants”, explique Ève, partagée entre économies et soutien au commerce local.
“Tout devient cher”
À quelques mètres de là, aux abords de la patinoire, une famille bretonne partage un constat largement répandu chez les personnes interrogées à l’approche du réveillon. “Nous avons cinq enfants et des petits-enfants. Noël représentait un trop gros budget, alors on s’est tous mis d’accord pour faire des cadeaux seulement aux enfants “, confie le couple originaire de Rennes. Une manière de préserver l’esprit des fêtes sans alourdir les dépenses.
Selon les Bretons cette fin d’année 2025 est marquée par une ambiance beaucoup trop morose. “Comment voulez-vous que les gens consomment ? Une chape de plomb s’abat sur nous : hausse de l’électricité, des taxes, de la nourriture… Tout devient cher. Les gens n’ont plus les moyens d’acheter comme avant “, regrettent-ils. “Chez nous aussi on voit bien que les gens ont moins la tête à penser aux fêtes. Les boutiques sont très peu décorées. Avant, nous adorions nous promener en ville pour voir les décorations et écouter des chorales qui reprennent les chants traditionnels. Mais cette année, rien de tout ça.”
Le “rush” gourmand
Une analyse partagée par les commerçants du centre-ville. “Décembre, c’est le plus gros mois de l’année normalement. Là, on voit de moins en moins de monde. Il reste encore quatre jours on verra bien”, lance une bijoutière, visiblement inquiète. Sa voisine ajoute renchérit. “Cela fait deux ans qu’il n’y a même plus le Père Noël sur la place de la mairie. Les clients nous demandent où il est, tout comme la boîte aux lettres destinée aux enfants, puis repartent.”

Sous le chalet en bois des Pépites Event, “on arrive quand même à travailler, parce qu’on propose des objets à personnaliser à petits prix”, explique la gérante. Tasses, ouvre-bouteilles ou bracelets à moins de dix euros : des petits cadeaux à moindres frais, qui séduisent encore les retardataires.
Mais ce samedi, le grand “rush” était ailleurs. Sous la Halle Brauhauban, difficile de se frayer un chemin au milieu des allées gourmandes du marché. “On préfère dépenser dans des bons produits une fois par an et se réunir en famille pour se créer des souvenirs. Pour nous, ce sera notre cadeau pour faire plaisir à nos proches”, résument Nathalie et Jérôme, ce couple de Tarbais épicuriens.

