Dernièrement, l’évêque du diocèse Tarbes-Lourdes, Mgr Jean-Marc Micas, a tenu une conférence sur le devenir de la maison Saint-Paul qui concentre les services de l’évêché et de la paroisse. Hors normes et trop coûteux, le bâtiment va être partiellement cédé par l’Église. Entretien.
Mgr Micas, pourquoi ces préoccupations autour du devenir de la maison diocésaine Saint-Paul ?
À mon arrivée, j’ai vu sur le site internet du diocèse qu’il y avait déjà un onglet sur la maison Saint-Paul. Ça fait plus de dix ans qu’on s’interroge sur la définition de ce lieu, sur ses transformations. Dernièrement, une commission de sécurité a inspecté le bâtiment et nous a attesté qu’une mise aux normes était nécessaire, avec de nombreux points qui nous font défaut. Il y avait urgence à intervenir, notamment par rapport à la vétusté des cuisines, du chauffage. Il y a aussi une déperdition calorique énorme et donc un surcoût trop important pour chauffer pas moins de 5 500 m2 de surface totale.
Passé ce constat, qu’elles ont été les options ?
Nous avons procédé à des chiffrages. Plusieurs hypothèses ont été posées et étudiées. De la cession totale du bâtiment pour reconstruire du neuf sur un autre site de l’emprise foncière, une démotion-reconstruction, une cession partielle, une remise en état… C’est un héritage de l’histoire qui est surdimensionné par rapport à nos besoins stricts. Nous avons choisi la solution qui coche plusieurs cases au niveau du coût, de l’utilité du site, du positionnement, de l’attachement affectif…

Quel est le scénario que vous avez présenté ?
Nous allons conserver la partie centrale du bâtiment, celle qui fait face aux Pyrénées, sur les quatre niveaux dont le sous-sol pour l’usage du diocèse. Nous allons rapatrier les services répartis sur l’autre aile. Nous allons investir sur cette partie du bâtiment pour le remettre aux normes et aux standards d’aujourd’hui. Quant au bâtiment à l’entrée du site, affecté à la paroisse de Tarbes, sa réhabilitation sera à sa charge.
Que va-t-il advenir de l’aile Ouest ?
Nous allons la détacher de l’ensemble, pour en faire un bâtiment à part. Nous allons trouver un destinataire, soit la ville, soit le lycée Saint-Paul voisin s’il cherche à se développer, soit un promoteur qui pourrait être intéressé par la proximité du campus pour y élever une résidence étudiante. L’idée c’est de rester propriétaire mais de céder l’exploitation de cette partie. C’est une maison qui a des atouts et nous préférons conserver ce patrimoine plutôt que le raser. Nous veillerons à ce que l’activité qui s’y développera nous convienne.
Comment cette décision a-t-elle été accueillie ?
Les gens sont très mobilisés sur ce dossier. Nous avons donné toutes les informations. La réunion publique s’est très bien passée. Les gens sont réalistes. Il y a eu des questions sur la gestion immobilière des biens du diocèse. Le débat a été très sain quand ce dossier avait pu susciter des tensions par le passé.
Ça semblait inévitable à tous…
Oui dans le cadre du rééquilibrage des finances de l’évêché et de la paroisse, que les coûts soient assumés par ceux qui ont les ressources Le diocèse présente un déficit annuel de 500 000 € qui est équilibré par des dons, des legs et des produits financiers. Là, on va rebasculer des charges vers la paroisse. La maison Saint-Paul, c’est un coût de 180 000 €. Céder plus de 2 000 m2, c’est un choix de raison, proportionné à nos besoins aussi. D’autant que pour continuer à l’utiliser, il y aura d’importants coûts de réhabilitation. D’où l’idée de réfléchir à la mission du lieu pour s’engager sur un projet qui nous stabilise à long terme.

