Condamné le 25 septembre dernier à cinq ans de prison avec mandat de dépôt différé pour association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy revient sur son expérience dans “Le Journal d’un prisonnier”, en librairie ce mercredi 10 décembre.
Nicolas Sarkozy ne retient plus ses vérités. Attendu en librairie le mercredi 10 décembre, “Le Journal d’un prisonnier” est le prochain ouvrage de l’ancien président de la République. Dans son récit de ses 21 jours passés à la prison de la Santé, l’homme de 70 ans retrace certains épisodes clés de cette histoire avec beaucoup de précision. Dans l’un d’eux, il s’arme de franchise pour parler d’Emmanuel Macron, d’après des passages partagés par RTL.
Un Président troublé
Dans un premier temps, l’ancien chef de l’État relate un entretien de “deux heures en tête-à-tête” avec le Président, quelques jours avant son incarcération. Il raconte : “Je découvris avec stupeur que le Président venait de réaliser que j’allais être incarcéré dans quatre jours. Rien n’avait été anticipé, en tout cas dans son esprit”. “Il me parut sincèrement troublé, voire choqué par cette perspective”, poursuit-il.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre dernier à cinq ans de prison avec mandat de dépôt différé pour association de malfaiteurs dans l’affaire des soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.
“J’étais tout à la fois touché par son émotion et interloqué par cette surprise non feinte. Il développa alors une énergie impressionnante, sympathique mais qui m’apparut à la fois trop tardive et surtout assez brouillonne. Son inquiétude portait principalement sur ma sécurité en milieu carcéral. Il était bien temps de s’en préoccuper !”, se souvient-il.
Les efforts de Macron
Cette question de sécurité a semblé beaucoup préoccuper Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy écrit : “Il me rappela dès le lendemain pour me dire que je devais changer d’établissement pénitentiaire car ma sécurité ne pouvait être garantie à la Santé. Je lui précisai même que je n’accepterais ‘aucun traitement de faveur’, toute modification étant susceptible de provoquer une polémique”. L’ancien chef de l’UMP se rappelle des efforts produits par le président de la République : “Emmanuel Macron demanda au ministre de l’Intérieur de diligenter une évaluation de ma sécurité. Sur cette base, la décision fut prise de mettre deux policiers du service de protection des hautes personnalités dans la cellule mitoyenne de la mienne pour que je sois protégé 24 heures sur 24 par des officiers de police armés.”
D’après des extraits publiés par BFM TV, le septuagénaire est également revenu sur le moment où l’actuel chef de l’État a décidé de lui retirer sa Légion d’honneur après sa condamnation dans l’affaire des écoutes : “J’avais décidé, en conséquence, de tourner la page de notre amitié sans pour autant entrer dans une opposition systématique à sa politique”.
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Nicolas Sarkozy entamera dans une librairie du XVIe arrondissement de Paris une tournée de signatures en France. Il n’en a cependant pas terminé avec la justice. L’ex-Président reste sous le joug d’autres enquêtes allant de ses lucratives activités de conseil en Russie à l’attribution controversée de la coupe du monde de football 2022 au Qatar.

