Les députés ont de nouveau suspendu la réforme des retraites, vendredi en fin de soirée à l’Assemblée nationale. Le vote sur l’ensemble du budget de la Sécurité sociale est prévu le mardi 9 décembre.
Un coup supprimée, puis rétablie, de nouveau supprimée. C’est à y perdre son latin. Où en est la réforme des retraites que les députés ont de nouveau suspendue, vendredi en fin de soirée à l’Assemblée nationale ? Qui pourra partir ? À quelle date ?
Face à la menace de censure de son gouvernement, avant même l’ouverture des débats budgétaires, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis la suspension de la réforme des retraites qui prévoit de reculer progressivement l’âge de départ à 64 ans. En première lecture, dans le cadre du projet de budget 2026 de la Sécurité sociale, les députés avaient suspendu la réforme des retraites.
Le Sénat, à majorité de droite, s’est opposé à la suspension et a maintenu la réforme des retraites. De retour à l’Assemblée nationale cette semaine, le texte sur les retraites a de nouveau été suspendu par les députés à 162 voix contre 75. Les députés ont quasiment terminé l’examen des articles dans la nuit de vendredi à ce samedi.
Réforme des retraites : l’Assemblée nationale a rétabli
la suspension de la réforme dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale, contrairement au Sénat qui avait supprimé cette mesure.
u27a1ufe0f Qui a voté quoi ?#DirectAN #PLFSS2026 A lireu2935ufe0f https://t.co/XxMhb3IBYb— LCP (@LCP) December 5, 2025
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“Ce budget n’est pas parfait”, pour Sébastien Lecornu
Quelles sont les prochaines étapes ? Les députés achèveront l’examen du projet de loi mardi 9 décembre, voteront dans la foulée sur la partie “dépenses” du texte et enfin voteront sur l’ensemble du projet de loi. Dans un long tweet vendredi soir, le Premier ministre Sébastien Lecornu l’a reconnu : ce budget “n’est pas parfait, mais il est le meilleur budget possible”. Il invite les députés à se prononcer la semaine prochaine “en conscience, pour l’intérêt général”.
L’Assemblée nationale a achevé la discussion en deuxième lecture des trois parties du projet de loi de financement pour la sécurité sociale, sans que – par quatre fois – le Gouvernement n’ait eu à recourir au 49.3.
Parole libre, débat libre. Comme promis.
Chaque amendement…
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) December 6, 2025
650 000 personnes partiront plus tôt à la retraite
Cette suspension de la réforme des retraites va permettre à 650 000 personnes de partir plus tôt à la retraite en 2026 et 2027, a rappelé le député PS Jérôme Guedj. En effet, le texte suspend jusqu’en janvier 2028 le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et le relèvement du nombre de trimestres à cotiser.
La génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu de 63 ans prévu par la réforme initiale et 170 trimestres cotisés au lieu de 171. Sauf si une nouvelle réforme intervient d’ici là, la réforme d’Elisabeth Borne reprendrait à partir de janvier 2028 avec un trimestre de décalage. D’ici là, la France aura un nouveau président de la République.
Au cours de la soirée de vendredi, les députés ont aussi rejeté le gel des minimas sociaux, comme en première lecture. Il avait été partiellement rétabli au Sénat, en quête d’économies. Le vote sur l’ensemble du texte interviendra le mardi 9 décembre. Une donnée importante sera l’estimation finale du déficit de la Sécurité sociale pour 2026 induite par toutes les mesures votées. Ce déficit après le vote supprimant le gel des retraites et des minima sociaux a été porté à 22,5 milliards d’euros, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Or la cible pour le gouvernement était un déficit à 20 milliards.

