Excédé par des vols à répétition, Cyril Palazot, arboriculteur à Montech (Tarn-et-Garonne), a installé une caméra à infrarouge qui a piégé les voleurs repartis avec un stère de bois. Des preuves qu’il va transmettre aux gendarmes après avoir diffusé les images sur les réseaux sociaux.
“Cette fois-ci, nous irons jusqu’au bout !” s’exclame Cyril Palazot. Arboriculteur à Montech (Tarn-et-Garonne), spécialisé dans les kiwis et les poires, il a diffusé sur les réseaux sociaux le visage des voleurs qui ont sévi sur son exploitation cette semaine. En moins d’un mois, un premier vol de bois coupé sur une haie d’acacias, constaté au moment de charger la remorque. Aucun recours ni recherches possibles.
Aussi, afin d’éviter de nouveaux vols, Cyril Palazot décide de tendre un piège avec une caméra discrète à détection de mouvement sur la zone, éloignée des chemins principaux et située sur un terrain privé. Et là, trois jours plus tard, au moment de relever le bois coupé, tout a disparu et les photos et vidéos parlent d’elles-mêmes. Dernier butin : un stère. La goutte d’eau qui fait déborder le vase : outre le préjudice financier, c’est un ras-le-bol général. “Dans nos structures, nous connaissons aussi le vol de carburant car des vergers impliquent des activités mécanisées. Et à présent, des vols de bois, la saison hivernale étant propice à ces délits.”
Trois personnes, visibles sur les enregistrements, ont perpétré ce vol cette dernière fois. “Je ne les connais pas, nos voisins non plus”, précise l’exploitant agricole. À la question de quoi faire de ces preuves, la réponse ne s’est pas fait attendre : “Nous avons décidé de mener une enquête, de diffuser sur les réseaux sociaux, on ne va pas se laisser faire.”
“Nous ne faisons jamais le plein de carburant, et ne laissons pas d’engins en bord de route. Nous subissons aussi des vols de fruits l’été, les personnes disant ignorer que c’était privé.”
Porter plainte ? Même si ce n’était pas l’intention première du chef d’entreprise, une visite des gendarmes l’a fait changer d’avis. Une plainte sera déposée, ce qui encouragera les autres victimes, la plupart agriculteurs, à faire de même. L’objectif ? Que ces vols cessent, qu’il y ait des patrouilles de gendarmerie pour un effet dissuasif.
Comme le souligne l’arboriculteur, “cela nous rajoute beaucoup de travail pour éviter toute tentation. Nous ne faisons jamais le plein de carburant, et ne laissons pas d’engins en bord de route. Nous subissons aussi des vols de fruits l’été, les personnes disant ignorer que c’était privé. À présent, nous nous équipons de caméras. Cela représente un coût financier avec une charge mentale énorme.”
Mis bout à bout, ces multiples larcins représentent plusieurs milliers d’euros, des stères de bois qui auraient dû servir à chauffer les logements des saisonniers aux filets paragrêle, aux fruits… Clôturer au vu de la surface et d’être situé en zone inondable à 200 m de la Garonne est impossible. C’est un sentiment de colère et de frustration qui prédomine. Produire des kiwis jaunes et des poires, avec des valeurs élevées provoque aussi des vols sur cueillette.
Une recrudescence de ces vols qui persistent depuis près de 20 ans déjà et un ras-le-bol d’une profession. D’autres exploitants rencontrent ces mêmes problèmes chaque semaine. Avec le risque que certaines victimes aillent trop loin. Cyril Palazot souhaite qu’une enquête soit menée et que justice soit faite, pour lui et les autres victimes de vols.