December 4, 2025

"J’ai tatoué des personnes de 80 ans". Pourquoi les jeunes se détournent-ils du tatouage alors qu’il cartonne chez les adultes ?

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Ils ont 20, 40, parfois 80 ans… Et tus ont franchi la porte d’un tatoueur. À Albi, la filière explose et le salon du tatouage, qui se déroule ce week-end, promet de révéler un niveau artistique inattendu.

“Avant, ça pouvait être mauvais signe”, plaisante un professionnel. Aujourd’hui, énormément de personnes possèdent un tatouage voire plusieurs. Le tatouage s’est imposé comme un phénomène de société désormais largement banalisé. À Albi, pas moins de 49 tatoueurs sont recensés, un chiffre qui témoigne de l’essor local de la discipline.

Le salon du tatouage, qui se déroule ce week-end au Parc des Expositions, sera l’occasion de mettre en lumière cette pratique hissée au rang d’art. L’événement permettra également aux novices de découvrir l’univers du tatouage et ses techniques.

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“Aujourd’hui, c’est monsieur tout le monde qui se tatoue”, assure Théo, l’organisateur du salon, tatoué de la tête aux pieds. Chez les personnes tatouées, on retrouve tous les âges. “J’ai tatoué des personnes de 80 ans passés, commente Magda, tatoueuse à la Dame de Peak, rue Séré de Rivières. Beaucoup de quadragénaires et de quinquagénaires. Quand ils étaient jeunes, ils n’avaient jamais osé ou les tatouages étaient connotés. Ou encore ils ont une vieille histoire avec le tatouage, celui qu’on a fait à 15 ans…”

Deux tendances : réalisme et minimalisme

Il n’y a que chez les plus jeunes où la pratique n’est plus très en vogue. Chez eux, une tendance inverse apparaît : la préférence pour une peau non tatouée.

 

Cet engouement est aussi lié aux possibilités des professionnels. Aujourd’hui, les tatoueurs peuvent tout faire. “On a des outils pour dessiner, on peut partir dans tous les sens. Avant, il y avait des catalogues. On est loin de l’ancre ou de la pin-up old school”, s’amuse Magda, qui se souvient d’une personne qui s’est fait tatouer l’ensemble des deux mollets avec des fleurs des champs de toutes les tailles. “Sur Albi, il y a un niveau incroyable, honnêtement, il y a du choix”, assure Théo.

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Si le tatouage est quelque chose de très personnel, deux tendances se dégagent néanmoins. La première est le réalisme. “Le réalisme permet d’obtenir un rendu proche d’une photographie. C’est là qu’on voit qu’il y a des artistes”, explique Théo. Et de citer Tony Ramos, tatoueur sur Albi, qui l’an passé a remporté le prix du salon avec un tatouage ultraréaliste.

Seconde tendance : le minimalisme, avec une ligne très fine réalisée à l’aide de petites aiguilles. “On peut faire des choses très fines, très féminines. Ce ne sont plus les années 70”, soutient Théo.

“On préfère créer”

80 % des gens arrivent dans le salon avec une idée en tête. “Nous, cela nous arrange qu’ils ne sachent pas tout à fait ce qu’ils veulent, on les guide. On veut dessiner, on préfère créer”, concède Magda. La semaine prochaine, la jeune femme va, avec sa collègue, tatouer entièrement le dos d’un couple. “C’est un gros projet, cela prendra au moins quatre séances. Pour nous, c’est une vraie responsabilité : un tatouage accompagnera la personne toute sa vie”, avoue-t-elle.

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Concernant les zones tatouées, on reste classique. La majorité commence par le haut du corps, principalement les bras. Mais toutes les zones peuvent se tatouer. Certains veulent qu’on voie leurs dessins, d’autres les gardent pour eux et leurs proches. “La base du tatouage, c’est la symbolique pour soi”, conclut Théo.

Tattoo Tarn se déroulera samedi 6, de 10 heures à 22 heures et dimanche 7, de 10 heures à 19 heures au Parc des expositions. Entrée : 10 € la journée, 15 € le week-end.

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