December 3, 2025

Agression d’un entraîneur de rugby sur le terrain : quatre mois avec sursis requis contre l’ancien joueur cassipontin

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L’affaire de l’agression survenue lors d’un match de rugby à Miramont-de-Guyenne en 2017 oppose toujours l’ancien entraîneur de l’AS Miramontaise à un ancien joueur de Pont-du-Casse. Quatre mois de prison avec sursis sont requis contre le mis en cause.

Les huit années qui se sont écoulées depuis les faits n’ont pas amoindri la conviction de la partie civile. Pour l’ancien entraîneur de l’AS Miramontaise, le visage du quadragénaire installé sur le banc du prévenu correspond bien à celui du rugbyman qui lui a assené un coup de poing, au terme d’un match opposant son équipe à celle de Pont-du-Casse, le 5 mars 2017.

La victime tombée au sol sous la violence de l’attaque avait été transportée au centre hospitalier de Marmande, dont elle était sortie avec un bilan médical plutôt copieux : plancher orbital, os du sinus et nez cassés, le contraignant à observer 10 jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Dénégations

L’affaire était examinée par le tribunal judiciaire d’Agen, mardi 2 décembre. Quand le supposé agresseur – devenu depuis entraîneur du SU Agen Association – dément sa participation, le camp adverse se démène pour affaiblir ses propos. “À aucun moment je ne suis l’auteur de ces actes. Il y avait eu une bagarre générale juste avant. En tant que capitaine de l’équipe, j’avais été expulsé”, affirme l’ancien numéro 12 cassipontin, sans s’épancher sur l’identité d’un potentiel auteur.

“Vous connaissez votre équipe et n’êtes pas capable de nous dire qui l’a fait, si ce n’est pas vous ? C’est dingue”, intervient Maître Pierre-Emmanuel Barois, l’avocat du plaignant. “Personne ne le disculpe en disant qui, si ce n’est pas lui, est à l’origine de cette action. Personne ne dit non plus, assurément, que cet homme n’est pas le coupable”.

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“Brebis galeuse”

La victime, qui n’a plus souhaité endosser le rôle d’entraîneur depuis ce jour-là, s’avance à la barre. “Depuis le début du match, des actes déloyaux étaient commis par ce joueur. Sur le terrain, j’ai vu un homme surhumain – se remémore-t-il – il avait les yeux qui sortaient de la tête. Il y avait une brebis galeuse ce jour-là, et ce n’était pas celle qui a pris le coup de poing.”

Images extraites de la vidéo d’un spectateur entre les mains, le conseil du prévenu, Maître Philippe Bellandi, s’affaire à démontrer les incohérences de ce dossier “à charge depuis le début”, qui a cheminé de la Fédération Française de Rugby (FFR), qui après examen avait relaxé le suspect, au classement sans suite d’un magistrat instructeur, avant d’être placée entre les mains de la juridiction agenaise.

Décision rendue ultérieurement

“On voit sur ces images que des joueurs de Miramont se jettent immédiatement sur l’auteur du coup de poing pour le repousser. Pourquoi ces personnes qui auraient pu désigner le coupable n’ont pas été interrogées ? Comme nous n’avons rien, nous inventons une vie rugbystique à mon client”, regrette l’avocat.

L’accusation, elle, a fondé ses réquisitions sur la présence de signes distinctifs, sur la vidéo, pouvant confirmer la présence du joueur à proximité de l’entraîneur de Miramont au moment où celui-ci a été frappé, mais aussi sur les versions de témoins permettant d’étayer la culpabilité du quadragénaire. Quatre mois d’emprisonnement avec sursis ont été sollicités. La décision ayant été mise en délibéré, le tribunal tranchera le 6 janvier.

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