Ne dites plus Continental mais Aumovio. Le groupe allemand s’est séparé de son activité d’équipementier automobile. Le site toulousain qui emploie 1 400 salariés mise sur la voiture de demain.
Ils sont 1 400 à travailler sur le site de Toulouse et leur entreprise va bientôt changer de nom. Début septembre, le groupe allemand Continental, détenu par la famille Schaeffler, s’est séparé de son activité d’équipementier automobile qu’il a fait coter à la Bourse de Francfort (54 % du capital). Schaeffler, qui détient encore 46 %, s’est engagé à rester actionnaire encore deux ans. En France, deux sites sont concernés : celui de Rambouillet (300 salariés) et Toulouse qui rassemble une usine d’électronique automobile ainsi qu’un centre de R & D, soit 1 400 salariés au total.
Cette scission, qui implique l’adoption du nouveau nom “Aumovio”, s’est faite en un temps record : de juillet 2024 à septembre 2025. “Ce spin-off s’est réalisé dans de bonnes conditions avec une trésorerie de 1,5 milliard d’euros, sans dette et avec 2,5 milliards d’euros de lignes de crédit bancaire. Cela nous donne les moyens de réaliser les investissements pour demain”, rassure Stefan May, président d’Aumovio France qui réalise 250 M€ de chiffre d’affaires.
Trois millions de badges d’ouverture sans clef par an
La spécialité d’Aumovio reste l’électronique embarquée tant dans la fabrication que dans la recherche et développement (R & D). C’est à Toulouse qu’ont notamment été inventés les badges qui remplacent les clefs de voiture. “Nous en produisons encore trois millions d’unités par an à Toulouse”, chiffre Stefan May. Le site toulousain fournit aussi les systèmes de pression de pneus et des unités de contrôle électroniques pour diverses fonctions du véhicule. Au total, l’usine emploie 400 personnes. Un atelier pour fabriquer des petites séries (jusqu’à 5 millions de pièces) pour des marchés de niches a aussi été développé et génère 30 M€ de chiffre d’affaires par an.
Se diversifier vers la défense
Il pourrait permettre au site de se diversifier vers les marchés de la défense. Le reste des effectifs est fléché vers la R & D pour développer des services ou équipements comme les radars, les caméras voitures… Depuis dix ans, le site toulousain s’est aussi lancé vers les services digitaux pour connecter la voiture au cloud. Cela permet notamment de mettre à jour les 100 millions de lignes de code logiciel qu’embarque une voiture moderne.
Cette activité emploie 200 personnes à Toulouse. “Ces dernières années, nous avions des craintes pour l’usine de Toulouse mais elle a désormais un carnet plein jusqu’en 2030 ! Sur la R & D, nous nous attelons à capter de nouveaux produits”, détaille Stefan May. En un an et demi, la R & D a vu ses effectifs réduits de 250 personnes mais une équipe vient de décrocher un prix international* pour une technologie d’accès au véhicule pilotée par l’IA.
Le site de Toulouse élu meilleure usine de France
L’usine de Toulouse installée depuis 1979 vient d’être élue “Meilleure Usine de France” par le Kaizen Institute. L’usine a atteint la meilleure performance mondiale au sein du groupe Aumovio pour la qualité des pièces produites. Le site est aussi parvenu à réduire ses coûts de fabrication de 25 % grâce à une amélioration permanente et agile.

