Figure médiatique aussi remarquable que controversée, Karim Braire, ancien “surfeur de gros” dont le récit a été largement démonté, comparaîtra mi-décembre à Pau pour viols, tortures et violences intrafamiliales.
Le procès qui s’ouvrira du 15 au 17 décembre devant la cour criminelle des Pyrénées-Atlantiques marquera peut-être l’épilogue d’une trajectoire aussi trouble que tapageuse. Karim Braire, 44 ans, longtemps présenté comme un miraculé des cités devenu dompteur de vagues géantes, doit répondre de viols, tortures ou actes de barbarie sur son ex-compagne, ainsi que de violences sur leurs enfants. Des faits qu’il conteste en bloc, dénonçant des “stratagèmes” destinés à lui nuire.
Avant ces accusations, Karim Braire avait construit une image soigneusement scénarisée. En 2017, son livre “Zarma Sunset” lui ouvrait les portes des plateaux télé et des magazines. Il y racontait une ascension fulgurante : celle d’un jeune d’Orléans sans ressources, dormant dans sa voiture, devenu, par la seule force de la volonté, surfeur de grosses vagues reconnu. Une fable séduisante, relayée jusque dans un film, “La Source”, sorti en 2019, mais sévèrement contestée par le milieu professionnel. L’Équipe magazine en avait démonté les incohérences dès 2017. Plusieurs surfeurs avaient assuré avoir été menacés après avoir mis en doute ses prétendus exploits. Certains le décrivaient comme un “énorme mythomane”, usurpant même des images de la championne Justine Dupont pour étayer son récit.
Derrière ce vernis médiatique, les enquêteurs décrivent une emprise de quatorze ans sur sa compagne et leurs enfants. L’ex-conjointe raconte une semaine de séquestration en juillet 2022, sans eau ni aération, ponctuée de coups de câble électrique. Les enfants auraient eux aussi été frappés et soumis à des entraînements sportifs forcés. Plusieurs proches, voisins ou professionnels avaient déjà déposé plaintes ou mains courantes pour menaces et violences.
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Incarcéré depuis 2022, Karim Braire sera jugé pour l’ensemble de ces faits à Pau, où se jouera autant son avenir judiciaire que la fin d’un mythe construit sur du sable.