L’Aveyronnaise Axelle Berthoumieu est soupçonnée d’avoir violemment mordu le bras d’une joueuse irlandaise lors de la victoire française, ce dimanche 14 septembre à Exeter, en quart de finale de la Coupe du monde féminine de rugby en Angleterre.
La victoire du XV de France féminin contre l’Irlande (18-13), ce dimanche 14 septembre en quart de finale de la Coupe du monde à Exeter, est éclipsée par une polémique qui fait beaucoup réagir. La troisième ligne tricolore, l’Aveyronnaise Axelle Berthoumieu, est accusée d’avoir mordu la joueuse irlandaise Aoife Wafer au début de la seconde période.
À la 42e minute, alors que l’Irlande venait de gratter une pénalité au sol, Wafer s’est plainte auprès de l’arbitre Aimee Barrett-Theron d’avoir été mordue au bras par la Française. Les caméras ont montré l’Irlandaise regardant son bras, visiblement marquée, avant que le jeu ne reprenne. Malgré les protestations, l’arbitre sud-africaine n’a pas jugé utile de recourir à l’arbitrage vidéo et n’a pas sanctionné Berthoumieu.
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— Simon Borchardt (@SimonBorchardt) September 14, 2025
“Je n’ai pas vu l’action moi-même, mais Aoife me l’a dit. J’en ai parlé à l’arbitre”, a confirmé la capitaine irlandaise Sam Monaghan à l’issue de la rencontre. Une décision qui laisse un goût amer, alors que son équipe, en tête 13-0 à la pause, s’est effondrée face au retour tricolore, encaissant notamment un essai décisif de Joanna Grisez à treize minutes du terme.
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Les réactions n’ont pas tardé. Maggie Alphonsi, ancienne championne du monde anglaise, n’a pas mâché ses mots sur la BBC : “C’est honteux ! Je déteste voir ça dans le jeu. Quand il s’agit d’une situation comme celle-là, c’est très clair, elle doit être punie pour ça. C’est triste parce que nous avons célébré le rugby féminin dans cette Coupe du monde. C’est vraiment dommage que les gros titres soient dominés par cet incident, par une joueuse qui n’avait pas besoin de faire ça.”
Même son de cloche pour l’ancienne internationale écossaise Deborah McCormack, qui estime que cette non-intervention a pu fausser la rencontre : “Cela aurait pu avoir un effet sur le match si cela avait été examiné à ce moment-là. Cela ne l’a pas été, mais évidemment cela le sera maintenant. J’ai de la peine pour l’Irlande parce que cela aurait pu avoir un impact sur ce quart de finale. Nous ne voulons pas de ça dans notre sport.”
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Du côté irlandais, la frustration est immense. “C’est aux officiels de décider, pas à nous”, a relativisé Stacey Flood, auteure d’un essai en première période. “Je pense que cela a été dit à l’arbitre, mais si cela n’a pas été pris en compte alors il n’y a rien que nous puissions faire. Nous devons juste vivre dans l’instant et nous concentrer sur notre prochain travail. J’espère que cela sera examiné mais ce n’est pas entre nos mains.”
Le sélectionneur Scott Bemand a tenu une ligne prudente : “Je ne vais pas entrer dans ce débat à ce stade. Je n’ai rien vu. Je pense qu’en termes de procédure, la capitaine sur le terrain doit mentionner les faits à l’arbitre, et c’est ensuite aux officiels de décider s’ils veulent intervenir à ce moment-là. Nous avons suivi le processus du mieux possible de notre point de vue.”
Si les faits sont avérés, Berthoumieu risque une lourde suspension. Selon le règlement de World Rugby, une morsure peut entraîner entre 12 et plus de 24 semaines d’exclusion, selon la gravité retenue.
Pour l’heure, la France savoure sa septième qualification consécutive en demi-finale du Mondial, où elle retrouvera l’Angleterre, immense favorite, samedi 20 septembre (16h30). Mais l’affaire pourrait bien ternir ce succès historique, alors que le rugby féminin vit un moment clé de sa médiatisation mondiale.