Lutter contre les discriminations et briser les préjugés tout en s’amusant, c’est la promesse de RecovR, un jeu vidéo développé par The seed crew. Cette entreprise, créée à Toulouse, s’est associée avec Ju Landès, une Tarn-et-Garonnaise de 35 ans, déjà bien connue dans le département pour son engagement en faveur de l’égalité.
Depuis deux ans, l’entrepreneuse tarn-et-garonnaise Ju Landès s’est associée à The seed crew, une entreprise à mission, basée à Toulouse, qui a pour ambition de rendre la société “plus juste et plus inclusive” !
Une association, qui loin de marquer la fin de son parcours, sonne comme un cheminement évident pour la jeune femme de 35 ans. En effet, après avoir fondé le réseau dédié aux femmes Nénettes & co, la Montalbanaise avait monté Olympes, une société qui avait pour but d’accompagner les entreprises pour un meilleur respect de l’égalité et de la qualité de vie au travail.

De leur côté, l’équipe de The seed crew avait posé les premières briques d’un jeu vidéo dont l’objectif était de lutter contre le sexisme en entreprise. “Quelqu’un qui connaissait le travail que nous faisions chacun de notre côté, nous a mis en relation via LinkedIn, et on s’est rencontrés, se souvient-elle. Et très vite, ça a matché”. Si bien que peu de temps après les premiers échanges, décision est prise de fusionner les deux entités.
“Chez The seed crew, on a trois pôles. On a un pôle production de jeux vidéo, un pôle recherche en sciences humaines et sociales et un pôle conseil et formation. Le pôle conseil et formation est le résultat de la fusion entre Olympes et The seed crew”, détaille-t-elle depuis son bureau à Labastide-Saint-Pierre.
Un jeu virtuel pour impacter la vie réelle
L’outil phare de ce service s’appelle RecovR, c’est “un jeu vidéo, conçu sur la base de cinq années de recherche en sciences humaines et sociales afin d’amener à la prise de conscience sur l’impact des discriminations sur les personnes”, ajoute-t-elle.
“On a cinq types de discriminations qui sont abordés dans le jeu vidéo, qui correspondent à des modules. On a donc un module sur le sexisme, un sur le validisme, un sur les LGBTphobies, un sur l’âgisme et un cinquième sur le racisme. Chaque module est composé de quatre épisodes de 15 minutes. Et le jeu vidéo s’anime de deux manières différentes : soit en atelier collectif d’une vingtaine de personnes, soit au format qu’on appelle “play and learn”, qui est un format d’e-learning”, liste la jeune femme.
Des situations vont ainsi être abordées dans le jeu, et les joueurs devront alors identifier les mots ou paroles prononcés par des personnages et qui constituent autant de discriminations, sur le thème donné.
“Ce qui est intéressant c’est que grâce au jeu, cela crée des marqueurs dans la vie réelle. L’hiver dernier, on a rencontré sur un salon une organisation dans laquelle on avait fait tester le jeu vidéo. Et ils nous ont dit que les gens continuaient de réagir et de “flaguer”, car dans le jeu, on appuie sur un bouton “flag” quand on pense avoir identifié une discrimination”, donne-t-elle pour exemple, non sans une pointe de fierté ! Car le but de cet outil est bel et bien d’avoir un impact dans la vie réelle afin de réduire les discriminations et changer les comportements discrimants des uns et des autres.

Si Ju Landès reste profondément féministe, la trentenaire ne résume pas pour autant sa lutte à l’égalité entre les femmes et les hommes. “Je lutte pour une juste place de toutes et tous et pour qu’une personne soit reconnue pour ce qu’elle est et non pas uniquement pour son genre”, conclut-elle.

