Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Des plants de maïs qui souffrent de la sécheresse en Vendée, le 18 août 2025. MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS VIA AFP
Sécheresses, inondations, invasions de ravageurs… Les désastres naturels ont généré plus de 3 000 milliards de dollars (environ 2 600 milliards d’euros) de dégâts pour l’agriculture dans le monde en trente ans, a calculé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans un rapport publié vendredi 14 novembre. Ces dégâts se sont élevés à 3 260 milliards de dollars de 1991 à 2023, soit une moyenne d’environ 100 milliards de dollars par an, indique l’organisation de l’ONU.
A lire aussi
Tribune
Inégalités criantes, aléas climatiques : pourquoi l’agriculture ne paie pas ?
Sur cette période, les cataclysmes, que le réchauffement climatique promet de multiplier, ont causé la perte de quelque 4,6 milliards de tonnes de céréales ou encore de 2,8 milliards de tonnes de fruits et légumes. Les pêcheries et l’aquaculture, qui font vivre 500 millions de personnes, souffrent aussi, notamment sous l’effet des vagues de chaleur marines. Ces dernières sont responsables de 6,6 milliards de dollars de pertes entre 1985 et 2022 (15 % des pêcheries ont été touchées).
Sur le plan nutritionnel, les volumes perdus correspondent globalement à 320 kilocalories par personne et par jour, l’équivalent de 13 à 16 % des besoins quotidiens, estime aussi ce rapport appelé « Impacts des désastres sur l’agriculture et la sécurité alimentaire ».
Les pertes pèsent le plus lourd en Afrique
Selon ce bilan, l’Asie a subi 47 % des pertes, reflet de l’importance de sa production agricole et de son exposition aux inondations, cyclones et sécheresses. Les Amériques du Sud et du Nord représentent 22 % du total, avec en particulier les grandes cultures affectées par des sécheresses, des ouragans et des événements extrêmes récurrents.
L’Afrique porte 19 % des pertes financières, et c’est pour ce continent que celles-ci pèsent le plus lourd, emportant 7,4 % de son PIB agricole, souligne la FAO. Même répercussion sur les petits Etats insulaires, qui voient une part importante de leur agriculture détruite par les cyclones et la montée du niveau des océans.
A lire aussi
Décryptage
Ecoles, agriculture, transport ferroviaire, énergie… Neuf secteurs face au défi de l’adaptation climatique
Face à ces conséquences, les outils numériques de prévention sont un moyen de « changer la donne », estime l’organisation onusienne, qui liste de nombreuses initiatives, qu’il s’agisse de suivi des infestations de ravageurs, de maladies animales ou d’alerte météo. Mais cela nécessiterait encore d’équiper tous les acteurs concernés, plus de 2,6 milliards d’humains restant dans le monde sans accès à internet (et plus de 700 millions de personnes sans électricité), note la FAO.

