Le “Super Supporter du Stado” incarne la passion du rugby à Tarbes. Derrière le masque, Christophe Michelot, dentiste et fervent supporter, tente de dynamiser les tribunes avec ses initiatives et face à des résultats sportifs en berne, il ne baisse pas les bras toujours en fan numéro 1 des joueurs tarbais.
Vous l’avez déjà croisé à Maurice-Trélut : le « Super Supporter du Stado », comme il se nomme, mène le kop tarbais dans son habit de lumière : cape rouge, masque blanc et sur la tête un haut-de-forme, rouge bien sûr, du plus bel effet. Indéfectiblement présent pour encourager l’équipe tarbaise, il fait de la résistance comme le personnage incarné à l’écran par Martin Lamotte qui lui a inspiré sa tunique : « Mon déguisement est un hommage à Super Résistant, le personnage dans le film Papy fait de la résistance, qui essaye d’améliorer la situation de certains Français sous l’occupation allemande. Je me suis dit qu’il fallait trouver un personnage qui essaye d’améliorer la situation du Stado. Et c’est comme cela qu’est né le Super Supporter du Stado ».
Derrière le personnage qui avance habituellement masqué, c’est Christophe Michelot, un sympathique Tarbais haut en couleur qui n’a rien à cacher. Dentiste dans le « civil », installé à Tarbes, il est d’abord un véritable passionné de rugby, du jeu, des matchs et bien entendu de l’ambiance que l’on sait mettre, aussi, dans sa Corrèze natale : « J’ai d’abord fait mes armes de joueur à Ussel. C’était une belle période de mon existence et puis, quand il a fallu rentrer à la faculté de médecine, j’ai un petit peu laissé tomber le rugby car c’était difficile de bien jouer sur les deux tableaux. Comme je m’orientais vers la dentisterie, j’avais absolument besoin de mes mains (rire) », plaisante Christophe Michelot.
Attiré par la renommée du Stado, il tente de réveiller le public
Depuis, les années ont passé et c’est en s’installant à Tarbes, il y a quelques années, que ce dernier est retombé dans la marmite du rugby attiré par la renommée d’un certain Stadoceste tarbais : « On est arrivé en Bigorre, avec mon épouse, il y a un peu plus de quatre ans et je lui avais fait part de mon désir de m’intéresser au rugby local en tant que supporter. Alors, forcément, Tarbes avec son passé de grand club champion de France et avec ses anciennes gloires que je suivais quand j’étais jeune, parce que je suis dans le rugby depuis l’âge de 5 ans, m’a attiré. Donc, on est allé voir un premier match à Tarbes et comme je discute assez facilement, je me suis pris de discussion avec des gens qui sont devenus des copains. Et j’y suis retourné…. »
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Au fil des matchs, Christophe Michelot est devenu un supporter passionné du Stado qui n’a pas hésité à s’impliquer pour soutenir les joueurs et dans un stade qui ne vibre pas souvent, il tente désormais de mettre le supplément d’ambiance jusque dans l’hymne du Stado qui résonne maintenant avant l’entrée des joueurs : « Je me suis posé la question, qu’est-ce qu’on peut faire pour ce club, qu’est-ce qu’on peut améliorer à notre niveau des Amis du Stado, le club des supporters où je suis inscrit ? Alors avec un copain, on a fait fabriquer des drapeaux car il n’y en avait pas dans la tribune. Et puis, on essaye de mettre en place des petites idées qui peuvent redynamiser le public de Trélut car il faut apporter un peu de sang neuf pour que ça bouge un peu plus. Parce que je ne sais pas si c’est spécifique aux Bigourdans, mais ils sont morts en tribune. D’accord, il y a beaucoup de personnes âgées mais il n’y a pas de dynamisme. Il n’y avait plus de grosse caisse à Trélut, alors on a renoué avec la tradition car il y en avait une qui traînait. Au moins, maintenant, il y a la grosse caisse et le tambourin. »
« Un stade trop vétuste à Tarbes »
De petites idées en petits gestes, Christophe Michelot promène également son personnage dans quelques matchs ciblés à l’extérieur pour soutenir le Stado. Au gré de ses pérégrinations, le Super Supporter du Stado mesure, aussi, l’écart qui sépare son club de cœur des autres de Nationale. Comme à Narbonne, pour le compte de la 8e journée, où le Tarbais était présent pour la première fois : « C’est incroyable. Il y a une infrastructure qui est nettement supérieure à la nôtre, parce que le parc des sports et de l’amitié, c’est quelque chose de fantastique, ce stade-là. À Tarbes, on a un stade qui est trop vieux maintenant ; qui était bien certainement il y a 40 ans mais, maintenant, c’est plus ça qu’il nous faut. Je ne dis pas de raser très vite et faire un autre stade. Ce n’est pas ça, mais il faut au moins moderniser pour que ce stade de Maurice-Trélut soit attractif pour des potentiels partenaires et investisseurs. Mais il n’y a pas beaucoup de monde qui comprend ce sens de la manœuvre et si on attend d’avoir des résultats, on va dans une impasse ».
Et le supporter du Stado a pu mesurer l’ambiance incroyable qui règne dans l’enceinte audoise puisqu’il a eu droit à un tour d’honneur en compagnie de son homologue du RCNM.
Conscient des difficultés du Stado
Tout super supporter qu’il est, Christophe Michelot n’en reste pas moins conscient des difficultés qu’éprouve le Stado actuellement : « Je ne sais pas si c’est la crise. On souffre d’un problème car on a un effectif qui est trop peu important. Dès qu’une, une, deux ou trois pièces maîtresses ne sont plus là, ça ne peut plus tourner de la même façon. Contrairement à des clubs qui ont des bancs conséquents, à Niort par exemple, ils ont quand même 40 mecs. On souffre forcément d’être le plus petit budget de la Nationale. Quand on met tous ces ingrédients-là dans la balance, dès qu’il y a un petit grain de sable dans le rouage, ça fait qu’on se retrouve dernier du championnat. Donc tant qu’on n’aura pas, à mon avis, résolu cette histoire d’argent ça va être difficile et à force de reculer tous les ans un peu plus, ça commence à être problématique. »
Mais pour Christophe Michelot, alias Super Supporter du Stado, pas question de baisser les bras. Un exemple à suivre…

