Les Bleus du XV de France et les champions du monde sud-africains, doubles champions du monde en titre, se retrouvent ce samedi 8 novembre au Stade de France. Les confrontations passées ont, à de nombreuses reprises, donné lieu à des scénarios singuliers.
Oui, le quart de finale de la Coupe du monde 2023, perdu par les joueurs de rugby du XV de France face aux Sud-Africains, sera bien dans de nombreux esprits ce samedi 8 novembre au soir, au Stade de France.
Les Bleus retrouvent les Springboks (21h10, premier match de la tournée d’automne), deux ans après leur dernière confrontation (déjà à Saint-Denis) qui avait vu les Boks éliminer Antoine Dupont et ses coéquipiers de “leur” Coupe du monde, pour 1 point seulement (29-28).
Mais dans l’esprit de certains anciens, cette affiche entre les vainqueurs du dernier Tour des 6 Nations et les doubles champions du monde en titre, ravive une autre plaie. Plus ancienne, mais pas (non plus) refermée.
17 juin 1995, Durban, demi-finale de la Coupe du monde. Les Bleus défient, chez eux, les Sud-Africains, à la recherche de leur premier titre mondial. L’histoire serait belle : gagner sur leur terre arc-en-ciel, sous les yeux de Nelson Mandela.
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Côté Français, ailier gauche : Philippe Saint-André. Le joueur de l’AS Montferrand ne marquera pas ce jour-là, et le XV de France sera éliminé du Mondial (19-15). Un seul essai inscrit dans cette rencontre, il sera Sud-Africain, marqué par Ruben Kruger à la 26e minute. “Un regret à vie” exprime aujourd’hui l’ancien sélectionneur des Bleus (2011-2015).
“Pas très clean”
“Ça fait trente ans et je n’ai jamais voulu la revoir” dévoile-t-il à nos confrères de L’Équipe. “L’arbitre nous refuse trois ou quatre essais. Avant de mourir (en 2010, NDLR), Ruben Kruger, lui, a reconnu qu’il n’a jamais aplati son essai.”
Il poursuit : “Je ne vais pas dire que c’était un vol manifeste mais cette demi-finale n’a pas été très clean. Notre génération pensait pouvoir être championne du monde et on a été marqués à vie par cette défaite. On avait gagné sur tous les terrains du monde avant cette rencontre qui n’aurait pas dû avoir lieu en raison des conditions météo. Comme le prévoyait le règlement, le match n’aurait pas été rejoué s’il avait été annulé, on l’aurait emporté sur tapis vert puisqu’ils avaient pris un carton rouge en phase de poules. Je n’avais jamais vu autant de détresse dans un vestiaire. Les souvenirs reviennent, je les avais enfouis au fond de moi. Mais on ne peut pas réécrire l’histoire.”
Ce samedi soir, “PSA” sera dans les tribunes du Stade de France. Une victoire, peut-être, refermerait cette plaie-là. Un petit peu.