November 4, 2025

La prime de Noël dans le viseur : après "on n'est pas autistes", nouvelle polémique pour Jean-Pierre Farandou

l’essentiel
Après avoir provoqué un tollé lors de son premier 20 heures en utilisant l’expression “on n’est pas autistes”, le ministre du Travail a fait à nouveau polémique ce mardi lorsqu’il a annoncé vouloir supprimer la prime de Noël aux précaires sans enfant.

Il y a du Macron chez Farandou… au moins dans la maladresse. Alors ministre de l’Économie, le premier s’était illustré dès son arrivée à Bercy en estimant que les ouvrières de l’abattoir Gad étaient pour beaucoup illettrées. Le second s’est fait connaître mardi 14 octobre dernier, par une expression tout aussi discriminante lancée au débotté : “On n’est pas sourds, on n’est pas autistes, on voit bien qu’elle passe mal cette réforme”.

C’était lors de son premier 20 heures, le ministre du Travail répondait à une question sur la réforme des retraites. Dès le lendemain, la polémique s’est mise à enfler. Les associations se sont indignées. Et comme son illustre prédécesseur, le ministre du Travail a dû s’excuser : “En utilisant le terme d’autiste, mes propos ont blessé et ce n’était pas mon intention. J’en suis sincèrement désolé et je présente mes excuses”, écrit-il sur X. En son temps, Emmanuel Macron avait présenté “ses excuses les plus plates” aux salariés “blessés à travers ces propos”.

“On va déraper”

Mais alors que l’affaire semblait enfin enterrée, ce mardi 4 novembre au matin, l’ex-patron de la SNCF a refait parler de lui en proposant, dans le cadre des discussions budgétaires en cours, de supprimer la prime de Noël versée jusqu’à présent aux personnes au RSA et aux chômeurs en fin de droits, sans enfants. “La générosité qu’on a connue pendant des décennies est peut-être arrivée à son terme”, lance-t-il tout de go sur France Inter, reconnaissant que des décisions de ce type peuvent “sembler parfois un peu agressives pour les Français”.

Et Jean-Pierre Farandou de se défendre en mettant en avant l’état des comptes de la Sécurité sociale : “Si on n’a pas le courage de s’attaquer à bras-le-corps à son équilibre, ça va déraper. On va arriver à un moment où on ne sera plus capable de payer les retraites, de payer les remboursements”, lance-t-il pour conclure. Cette fois, ses propos n’ont rien d’une gaffe. Il s’agit d’une annonce mûrement réfléchie. Le timing, en revanche, pose question.

“C’est quelqu’un de responsable”

Quelques heures plus tard, l’ex-patron de la SNCF recevait en effet les partenaires sociaux pour la première conférence sur le travail et les retraites, la suite du conclave proposée par Sébastien Lecornu pour réfléchir à une nouvelle réforme. Une réunion hautement sensible où le tact est plus que jamais nécessaire. “Le but est de préparer un projet concerté pour le présenter lors de la campagne de 2026. C’est une manière de cadrer le débat pour la présidentielle et de rendre service à ceux qui arriveront au pouvoir”, explique à La Dépêche du Midi un ministre qui se veut néanmoins rassurant : “On travaille très bien avec Jean-Pierre Farandou. Il connaît bien ses sujets et c’est quelqu’un de très responsable”.

Et en effet, si ses premiers pas donnent du ministre une image brouillonne, son CV parle pour lui. À la tête de la SNCF, le prédécesseur de Jean Castex a réussi à négocier un accord sur les fins de carrière qui a obtenu la signature de tous les syndicats, y compris la CGT et Sud-Rail. Une habileté qui limite la comparaison avec le locataire de l’Élysée.

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