L’homme, franco-algérien de 40 ans, a profité d’un droit de visite médiatisé pour fuir avec son fils samedi à Toulouse. Deux jours plus tard, il a été interpellé par la police espagnole alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie.
                            
Il avait promis une simple partie de jeu dans le jardin du centre de rencontre. Quelques minutes plus tard, il franchissait les grilles avec son fils dans les bras. Samedi 1er novembre, à Toulouse, un père de famille a profité d’un moment d’inattention pour enlever son enfant de 5 ans, qu’il voyait sous surveillance dans le cadre d’un droit de visite médiatisé.
Le rendez-vous se tenait dans un espace spécialisé, où les visites se déroulent sous le contrôle d’éducateurs. Ce jour-là, c’était la troisième rencontre depuis le printemps, sans incident jusque-là. En avril, le juge aux affaires familiales avait confirmé l’autorité parentale conjointe, mais fixé la résidence du garçon chez sa mère. Vers midi, le père demande à sortir un moment dans le jardin pour jouer avec lui. L’encadrante accepte. Le duo disparaît quelques instants plus tard.
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Alertée, la mère dépose immédiatement plainte. Les policiers se mobilisent dans toute la région toulousaine. Des recherches sont menées autour du domicile du père, sans résultat. Les enquêteurs soupçonnent rapidement une fuite à l’étranger. Grâce aux réquisitions téléphoniques, ils repèrent un passage à la frontière espagnole, à Ur, dans les Pyrénées-Orientales, vers 13 heures.
“Une parfaite réactivité des services d’enquêtes”
Face à l’urgence, le parquet de Toulouse ouvre une information judiciaire pour soustraction d’enfant des mains de ceux chargés de sa garde avec rétention hors de France. Dans la soirée, un mandat d’arrêt est délivré et diffusé dans l’espace Schengen. La coordination s’organise entre le parquet de Toulouse, le Bureau de l’entraide pénale internationale et le magistrat de liaison français en Espagne.
Lundi matin, à 11 h 30, le signalement aboutit au port de Valence. Une unité spécialisée dans les violences familiales de la police espagnole intercepte le quadragénaire, alors qu’il s’apprête à embarquer pour Mostaganem, en Algérie. L’enfant se trouve à ses côtés, indemne.
Le père est placé en garde à vue sur place, dans le cadre du mandat d’arrêt européen. Il doit prochainement être remis aux autorités françaises. Il encourt jusqu’à trois ans de prison et 45 000 € d’amende. L’enfant, quant à lui, va être rapidement rapatrié en France pour être confié à sa mère.
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Dans un communiqué publié lundi, David Charmatz, le procureur de la République de Toulouse a salué “la parfaite réactivité des services d’enquête et des magistrats”, ainsi que la collaboration “exemplaire” avec les autorités espagnoles. Il a rappelé qu’en cas d’enlèvement vers l’Algérie, les enfants sont rarement récupérés une fois arrivés sur le sol algérien. Une cavale éclair, stoppée net avant de franchir la mer.

