Les secours inspectent un train à la gare de Huntingdon, en Angleterre, après que des personnes ont été poignardées, le 1er novembre 2025. CHRIS RADBURN/AP/SIPA
La police britannique cherche à identifier ce dimanche 2 novembre les motifs de l’attaque à l’arme blanche qui a fait 10 blessés dont neuf graves dans un train en direction de Londres, dans l’est de l’Angleterre.
Les services antiterroristes ont été saisis pour collaborer à l’enquête sur le drame, pour lequel deux personnes ont été arrêtées. Mais aucune information n’a été donnée sur leur identité ou les raisons qui ont pu conduire aux scènes d’horreur décrites par les témoins dans ce train en marche.
• Pronostic vital engagé pour neuf personnes
Les forces de l’ordre ont été alertées d’un incident samedi vers 19h40 locales (20h40 en France), suite au déclenchement du système d’alarme, et sont intervenues en gare de Huntingdon, située dans la région de la ville universitaire de Cambridge, à environ 120 kilomètres au nord de la capitale.
Dans la nuit, la police des transports a fait état d’un bilan de 10 blessés hospitalisés dont neuf dont le pronostic vital est engagé. « L’attaque a été déclarée incident majeur et la police antiterroriste aide à l’enquête pendant que nous travaillons à établir toutes les circonstances de l’incident », a ajouté cette source.
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Le train où s’est produite l’attaque était parti à 18h25 de la ville de Doncaster (nord de l’Angleterre), avec pour destination la gare londonienne de King’s Cross. La compagnie ferroviaire London North Eastern Railway (LNER), qui exploite des liaisons ferroviaires dans l’est de l’Angleterre et en Écosse, a appelé les voyageurs à éviter tout déplacement, prévoyant des « perturbations majeures ».
• Un homme armé d’un grand couteau arrêté
Des témoins interrogés par le journal « The Times » ont indiqué avoir vu un homme armé d’un grand couteau et des passagers se cacher dans les toilettes du train pour se protéger. Un témoin cité par plusieurs médias a indiqué avoir vu un homme courir dans le wagon, le bras ensanglanté, en criant : « Ils ont un couteau ! ». Un autre a rapporté avoir vu « du sang partout ».
Olly Foster, cité par la BBC, a raconté avoir d’abord cru à une plaisanterie liée à Halloween lorsqu’il a entendu des passagers crier « Fuyez ! Il y a un type qui poignarde tout le monde ». Il a décrit des sièges couverts de sang et un passager tentant de protéger une fillette lors de l’incident qui « semblait ne jamais devoir se terminer ».
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Un autre passager cité par Sky News a rapporté avoir vu, une fois le train arrêté, des policiers faire usage de leur taser (pistolet à impulsion électrique) sur le quai pour maîtriser un homme armé d’un grand couteau. « Nous menons actuellement des vérifications urgentes afin de déterminer ce qui s’est passé et il faudra peut-être un certain temps avant que nous soyons en mesure de confirmer quoi que ce soit », a averti le commissaire Chris Casey, cité dans un communiqué de la police des transports, appelant à ne pas « spéculer sur les causes de l’incident ».
• Les violences à l’arme blanche en forte augmentation
Avant même que n’émergent ces témoignages, le Premier ministre Keir Starmer avait qualifié sur X l’incident d’« extrêmement préoccupant ». « Mes pensées vont à toutes les personnes touchées, et je remercie les services d’urgence pour leur réaction », a-t-il indiqué.
Dans un pays où la législation sur les armes à feu est très stricte, les violences à l’arme blanche ont fortement augmenté ces quinze dernières années en Angleterre et au Pays de Galles, selon des chiffres officiels. Le Premier ministre a qualifié par le passé la situation de « crise nationale ».
Le gouvernement Starmer a pris plusieurs mesures pour durcir l’accès aux armes blanches depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024. Près de 60 000 d’entre elles ont été saisies ou récupérées par la police en dix ans, avait indiqué mercredi la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood.
Cette attaque intervient un mois après l’attaque contre une synagogue au nord de Manchester, où un homme avait attaqué des fidèles armé d’un couteau. Deux personnes avaient été tuées, l’une d’entre elles d’une balle tirée par la police intervenue sur les lieux.

