Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping avant leur entretien à Busan, en Corée du Sud, le 30 octobre 2025. MARK SCHIEFELBEIN/AP/SIPA
La première poignée de mains depuis six ans. En visite en Corée du Sud, le président américain Donald Trump a rencontré jeudi 30 octobre son homologue chinois Xi Jinping à Busan. Derrière cette entrevue, qui vient clôturer une tournée asiatique en Malaisie, au Japon et en Corée du Sud, une volonté d’apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies mondiales sur le volet commercial.
Si l’entretien s’est conclu sans déclaration commune, Donald Trump se réjouit d’un « grand succès ». Selon le président américain, sa rencontre avec Xi Jinping a débouché sur plusieurs accords et la volonté d’être des « partenaires et amis ». Voici ce qu’il faut en retenir.
• Baisse des droits de douane
Washington impose depuis mars une surtaxe douanière de 20 % sur de nombreux produits chinois en représailles au contrôle jugé insuffisant de la Chine sur le trafic de fentanyl et d’autres opioïdes vers les Etats-Unis, ce que conteste Pékin.
Mais, après l’entretien de Busan, Donald Trump a annoncé que cette surtaxe serait abaissée à 10 %, ramenant ainsi les droits de douane sur les produits chinois à 47 %.
Xi Jinping « a accepté de tout mettre en œuvre pour endiguer le flux » de cet opioïde mortel, qui a tué des milliers d’Américains, a affirmé le locataire de la Maison-Blanche. « Je suis convaincu qu’il va tout faire pour stopper ce fléau », a-t-il déclaré.
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• Accord sur les terres rares
Donald Trump a assuré avoir conclu avec Xi Jinping un accord d’un an, à renégocier chaque année, sur l’approvisionnement en terres rares.
Pékin a récemment instauré de nouvelles restrictions sur l’exportation de ces matériaux cruciaux pour l’industrie mondiale, sur lesquels la Chine exerce un quasi-monopole. Le président américain avait riposté en annonçant des droits de douane prohibitifs de 100 % sur tous les produits chinois, censés entre en vigueur samedi 1er novembre, avant de rétropédaler.
« L’accord concernant les terres rares est désormais conclu, et c’est valable pour le monde entier », a affirmé Donald Trump. Le président américain avait par ailleurs conclu mardi avec Tokyo un accord destiné à sécuriser les approvisionnements des deux pays en métaux critiques. « Il n’y a absolument aucun blocage concernant les terres rares, j’espère que ce terme disparaîtra de notre vocabulaire pendant un certain temps », a affirmé le locataire de la Maison-Blanche.
• Vers une reprise des achats chinois de soja
Donald Trump a assuré que la Chine s’apprêtait à acheter « immédiatement » aux Etats-Unis des volumes « considérables » de soja et d’autres biens agricoles.
En représailles aux surtaxes douanières américaines liées au fentanyl, la Chine avait imposé ses propres taxes sur les produits agricoles américains et suspendu ses importations de soja des Etats-Unis au profit d’autres pays producteurs, comme le Brésil ou l’Argentine.
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Or le géant asiatique est un débouché crucial : la Chine avait absorbé en 2024 plus de la moitié des exportations américaines de soja. Alors que les agriculteurs américains souffrent, la question était critique pour Donald Trump, soucieux de s’assurer une victoire politique auprès d’un segment électoral crucial pour lui.
• Le sujet des semi-conducteurs en suspens
Pékin cherche à renforcer son industrie des puces électroniques pour contourner les restrictions à l’exportation imposées par Washington sur plusieurs composants critiques essentiels à l’intelligence artificielle (IA).
Le directeur général du géant américain des puces Nvidia, Jensen Huang, avait exhorté mardi Washington à autoriser la vente de puces d’IA fabriquées aux Etats-Unis vers la Chine. La Maison-Blanche interdit à Nvidia d’y exporter ses produits les plus avancés. Pour sa part, Pékin fait part de préoccupations liées à la sécurité nationale vis-à-vis des produits Nvidia.
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« Nous avons effectivement parlé de puces », a déclaré Donald Trump après sa rencontre avec Xi Jinping. Il a ajouté que le patron de Nvidia s’entretiendrait avec Pékin des « possibilités ». Jensen Huang se trouve actuellement en Corée du Sud pour une réunion des grands patrons de l’Asie-Pacifique (APEC CEO Summit). « Nous sommes en quelque sorte l’arbitre », a assuré le président américain.
• Taïwan esquivé mais un « travail en commun » sur l’Ukraine
Donald Trump a assuré que la question de Taïwan n’avait pas été abordée lors de la rencontre avec le dirigeant chinois. « Taïwan n’a jamais été évoqué. Le sujet n’a pas été abordé », a affirmé le président américain, à bord d’Air Force One, à l’issue de son entrevue avec Xi Jinping.
Le sujet sensible de Taïwan, île dont Pékin revendique la souveraineté, était vu comme un potentiel point d’achoppement majeur lors de la rencontre.
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En revanche, « l’Ukraine a été abordée de manière très forte. Nous en avons parlé pendant longtemps, et nous allons tous les deux travailler ensemble pour voir si nous pouvons obtenir quelque chose », a déclaré Donald Trump.
Pékin affirme adopter une position neutre dans le conflit, mais s’est abstenue de condamner l’agression russe.