October 29, 2025

Rodez. Joël Vaysse cultive le chrysanthème avec passion

l’essentiel
À l’approche de la Toussaint, Joël Vaysse, maraîcher, cultive le chrysanthème depuis près de 30 ans. Dès aujourd’hui, jusqu’à samedi, il vendra ses fleurs sur le marché aux chrysanthèmes, à la salle des fêtes de Rodez.

À Rodez, dans ses serres baignées d’une lumière d’octobre, Joël Vaysse veille sur ses chrysanthèmes, prêts à colorer les cimetières pour la Toussaint. Maraîcher par tradition familiale, il perpétue un savoir-faire ancré dans la terre aveyronnaise. “Mon père faisait déjà ce métier, raconte-t-il. Mais je ne l’ai pas repris tout de suite. J’ai travaillé dix ans chez Robert Bosch, à Rodez.” En 1996, l’entreprise familiale se pose la question de son avenir : faut-il continuer le maraîchage ? Joël décide de se lancer, poussé par l’envie de “faire pousser”. À l’époque, son père fournissait les cantines et l’hôpital. Puis, face à l’évolution du marché et à la concurrence étrangère, la famille choisit de se diversifier : “On s’est dit qu’il ne fallait pas mettre tous les œufs dans le même panier. On a commencé le chrysanthème, et on a bien fait.” Aujourd’hui, la culture de cette fleur emblématique de la Toussaint représente une part importante de son activité.

Menacé par le changement climatique ?

Si la tradition perdure, Joël s’efforce d’y apporter une touche personnelle. “On essaie de proposer des variétés que les autres n’ont pas, avec un large spectre de couleurs.” Sa palette va du blanc au rose, du jaune au rouge profond, “parce que tous les goûts sont dans la nature”, sourit-il. Mais derrière chaque pot de chrysanthèmes, il y a cinq mois de travail minutieux. Tout commence par de jeunes plants, reçus de sélectionneurs auxquels l’exploitation verse des royalties. Ensuite, place à la patience : “On les repique, on les pince pour leur donner la forme arrondie. C’est du travail.” Arrosage mesuré, surveillance quotidienne, ajustement de la lumière… rien n’est laissé au hasard. “Un chrysanthème, c’est fragile. Trop d’eau, et les racines s’asphyxient. On l’arrose matin, midi et soir, parfois même à 22 heures, quand il fait trop chaud.” Les aléas climatiques sont d’ailleurs devenus la principale inquiétude. “Avant, elle fleurissait naturellement à la Toussaint. Aujourd’hui, avec les automnes plus doux, c’est moins évident. Il faut jouer sur la génétique…” Malgré ces incertitudes, la tradition reste vivace en Aveyron.

Sur les marchés de Rodez et de Laissac, les habitués viennent retrouver Joël. Dès aujourd’hui, il exposera ses produits sur le marché aux chrysanthèmes à la salle des fêtes de Rodez, jusqu’à la Toussaint. Le reste des ventes, 75 %, vont aux magasins. Un équilibre entre commerce et lien humain, que le maraîcher cultive avec autant de soin que ses fleurs.

Quand la Toussaint passe, il faut déjà penser à la suite : nettoyer les serres, préparer la terre pour les jeunes plants de légumes, relancer la production. Car la terre ne dort jamais. “C’est un métier exigeant, reconnaît Joël Vaysse. Mais c’est un métier de passion. On part de rien et on arrive à de belles fleurs fleuries, des légumes. Il faut rester humble, parce que rien n’est jamais acquis.”

Retrouvez notre vidéo sur centrepresseaveyron.fr.

source

TAGS: