Les députés entament l’examen du budget 2026. Trois semaines denses de débats, de tensions et de votes décisifs s’annoncent à l’Assemblée nationale. On vous explique comment va se dérouler ce marathon budgétaire et pourquoi il est crucial pour le gouvernement.
Depuis ce samedi 25 octobre, un marathon budgétaire a commencé à l’Assemblée nationale, avec à la clef la possibilité de censure et la chute du gouvernement. Dans un hémicycle toujours divisé en trois blocs et sans majorité claire, l’équilibre reste fragile.
L’an dernier, Michel Barnier avait dû recourir au 49.3 pour faire passer le budget avant d’être renversé par une motion de censure. Cette fois, le Premier ministre Sébastien Lecornu a juré qu’il n’utiliserait pas cette arme constitutionnelle. Pour boucler le budget 2026 avant le 31 décembre, il lui faudra trouver un compromis avec les différentes forces politiques.
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Ce lundi : ouverture des débats sur les recettes
La semaine s’est ouverte ce lundi par l’examen du premier volet du projet de loi de finances (PLF). La première partie concerne les recettes. De 9 heures jusqu’à tard dans la nuit, les députés débattent de la fiscalité et de la taxation des plus hauts revenus, entre autres. Les commissions parlementaires se réunissent pour fixer le cadre des discussions et les horaires des séances, tandis que le gouvernement tente d’imposer ses priorités.
Mardi et mercredi : premières passes d’armes
Dès mardi, les discussions s’élargiront à plusieurs textes phares du gouvernement, notamment la question des retraites. L’objectif est de préparer le terrain avant l’ouverture du débat sur le budget de la Sécurité sociale. La mi-semaine sera consacrée au contrôle de l’action gouvernementale. Ce moment, souvent stratégique, permet aux groupes d’opposition d’imposer leurs thèmes et d’exercer une pression sur l’exécutif. L’atmosphère promet d’être électrique.
Roland Lescure, le ministre de l’économie a également confirmé ce lundi que l’instauration de la taxe Zucman, réclamée par la gauche, sera bien débattue à l’Assemblée. Mais il a également indiqué que ce débat n’aura “pas lieu aujourd’hui”, car il doit “partir à l’étranger mercredi”. Aucune date précise n’est donc connue à l’heure actuelle.
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Jeudi : la “niche” du Rassemblement national
Handicap, frais bancaires, accords franco-algériens… Jeudi 30 octobre, la journée est réservée à la niche parlementaire du Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen compte profiter de cet espace pour faire entendre sa voix sur le pouvoir d’achat et la fiscalité.
4 novembre : le premier grand test politique
Le vote sur le budget est attendu pour le 4 novembre. Sébastien Lecornu n’utilisera pas le 49.3, a-t-il annoncé. Ce scrutin aura donc valeur de test pour le Premier ministre afin de rassembler une majorité relative. En cas de rejet, la menace d’une nouvelle motion de censure reviendrait aussitôt sur la table.
Ce même jour, dans la soirée, s’ouvrira l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Ce texte hautement sensible prévoit notamment la suspension de la réforme des retraites. Le vote du PLFSS est prévu pour le 12 novembre, une date qui pourrait devenir un tournant de la session parlementaire.
du 4 au 10 novembre : la bataille des dépenses
Après le vote sur les recettes, l’Assemblée se penchera sur la seconde partie du budget, celle des dépenses publiques, du 4 au 10 novembre. C’est dans cette phase que se joueront des arbitrages sensibles sur les économies prévues par le gouvernement, qui risquent de faire exploser les alliances politiques, notamment si le PS juge ne pas être entendu.
Le Sénat en deuxième ligne
Une fois la copie adoptée par l’Assemblée, le texte filera au Sénat. La chambre haute entamera l’examen du PLFSS du 17 au 24 novembre, puis celui du projet de loi de finances du 24 novembre au 10 décembre.
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Objectif 31 décembre
Entre débats sur la fiscalité, tensions sur les retraites et menace de censure, chaque jour comptera. Si tout se déroule sans blocage majeur, le budget 2026 pourrait être adopté d’ici à fin décembre, après des semaines intenses de débats, votes et négociations politiques.

