Ce jeudi matin à l’Assemblée ont eu lieu les examens puis les votes des deux motions de censure déposées par LFI et le RN contre le gouvernement Lecornu. À 18 voix près, la motion portée par LFI a été rejetée, tout comme celle du RN, plus largement, quelques minutes plus tard. Place désormais aux débats budgétaires, sur fond de suspension promise de la réforme des retraites.
Olivier Faure regrette que 7 députés PS aient voté la censure et met en garde le Premier ministre
Sur France 2, le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure exprime ses regrets après que sept députés de son parti ont voté pour la censure du gouvernement Sébastien Lecornu. En revanche, il attend que le Premier ministre tienne ses engagements au quel cas “il serait censuré”.
“Il n’a pas d’autres choix.”
Comment obtenir la suspension de la réforme des retraites ?
ud83dudde3ufe0f « Quand un Premier ministre s’engage, il tient son engagement et par ailleurs s’il ne le tenait pas, il serait censuré. Et il le sait très bien. »
ud83dudc64 @faureolivier, Premier secrétaire du PS dans #Levenement pic.twitter.com/OVT7SrWR2g— L’Événement (@LevenementFTV) October 16, 2025
“Il fallait ce compromis pour permettre la stabilité”, certifie le président aux membres de Renaissance
Alors que BFMTV annonçait une réunion en haut-lieu entre le chef d’Etat et des membres du parti Renaissance, nos confrères ajoutent qu’Emmanuel Macron aurait expliqué qu’il “fallait ce compromis (suspension de la réforme des retraites) pour permettre la stabilité”.
“Le Premier ministre a la liberté et la responsabilité de ses compromis. C’est douloureux pour nous tous”, a dit Emmanuel Macron aux députés et cadres de son parti.
Emmanuel Macron rencontre députés et cadres de son parti pour parler des retraites
Selon BFMTV , le président français s’entretient actuellement avec des députés et cadres Renaissance pour évoquer les “retraites”.
Budget 2026 : des associations mettent en garde contre une aggravation de la pauvreté
Le projet de budget pour 2026 va aggraver un taux de pauvreté déjà inédit, s’alarment une quarantaine d’associations de lutte contre la précarité qui déplorent “l’obstination” de l’exécutif à faire peser les efforts sur les plus fragiles.
Présenté mardi en conseil des ministres, le projet de budget du nouveau gouvernement prévoit notamment le gel des prestations sociales et des pensions de retraites ou encore le doublement des franchises médicales. “Ce projet de budget sanctionne la pauvreté au lieu de la combattre”, estime Delphine Rouilleault, la présidente du collectif qui regroupe entre autres ATD Quart Monde, Emmaüs France, la Fondation pour le Logement ou encore Les Petits Frères des Pauvres.
“En gelant les prestations sociales, en augmentant les restes à charge de santé et en multipliant les mesures qui viendront restreindre les droits des plus fragiles, il prend le risque d’aggraver la pauvreté et les inégalités dans notre pays”, ajoute-t-elle dans un communiqué. Pour les associations, le gouvernement fait preuve “d’obstination” à “vouloir faire peser des efforts d’économies très importants sur celles et ceux qui ont le plus besoin de solidarité.”
Motion de censure : Darmanin “satisfait de pouvoir continuer (son) rôle au ministère de la Justice”
En déplacement dans l’Oise, Gérald Darmanin s’est dit “satisfait de pouvoir continuer (son) rôle au ministère de la Justice” après les motions de censure de LFI et du RN rejetées ce matin.
“Ce qu’il faut, c’est de la stabilité, quand on veut mettre des moyens en plus il faut plus que quelques jours pour être ministre”, affirme-t-il au micro de BFMTV.
“J’ai mené la bataille contre la réforme des retraites…” : le Lotois Aurélien Pradié explique sa non-censure
Le mouvement politique “Les Bâtisseurs”, lancé par le député du Lot Aurélien Pradié, revendique déjà plus de 1 000 adhérents. L’élu, qui n’a pas soutenu la motion de censure, précise son cap.
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La CGT appelle à une “mobilisation” le 6 novembre contre le budget 2026
Invité sur France 2, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé à une “mobilisation” le 6 novembre prochain contre le projet de budget 2026. La mobilisation devrait être ponctuée par “une journée d’action des retraités”.
“La pilule est particulièrement violente pour les retraités, a-t-elle jugé. Ça va être les premières victimes de cette explosion des frais de santé, parce que c’est eux qui ont besoin de se soigner le plus. En plus, ils ont une désindexation de leurs pensions pour 2026.”
Sébastien Lecornu se dit “au travail”, satisfait que “les débats puissent démarrer”
“Il fallait que les débats puissent démarrer”, a réagi le Premier ministre, souhaitant se mettre “au travail” après avoir résisté aux deux premières motions de censure visant son gouvernement. “Vous voyez bien la gravité de la situation dans laquelle on est. Vous voyez bien que c’est difficile. Il fallait que les débats puissent démarrer. Ils vont démarrer”, a dit le chef du gouvernement, interrogé par BFMTV alors qu’il quittait l’Assemblée nationale à pied en direction de Matignon.
La motion du RN également rejetée
Sans surprise, la motion portée par le RN, non suivie par les députés de La France Insoumise notamment, a elle aussi été rejetée, entérinant le maintien du gouvernement Lecornu.
La seconde motion de censure déposée par le Rassemblement national a été rejetée avec seulement 144 voix pour, jeudi 16 octobre. La première, celle de LFI, avait été rejetée quelques minutes plus tôt. #canal16 pic.twitter.com/kXLRudn3So
— franceinfo (@franceinfo) October 16, 2025
Sept frondeurs au Parti Socialiste, un seul chez Les Républicains
Parmi les députés frondeurs des partis dont les membres étaient appelés à voter contre la censure, on retrouve sept frondeurs au sein du Parti Socialiste, un député parmi les Républicains, et un député Liot. Voici le détail des votes :
123/123 – RN
71/71 – LFI
7/69 – Parti socialiste
1/50 – LR
35/38 – Écologistes
1/22 – Liot
15/17 – Gauche démocrate et républicaine
16/16 – Union des droites pour la République
0/92 – Ensemble pour la République
0/36 – Les Démocrates
0/34 – Horizons et indépendants
2/9 – Non inscrits
ud83dudd34ud83cudfdbufe0f Qui a voté la censure ? La motion défendue par LFI n’a pas été adoptée par l’Assemblée nationale.
u27a1ufe0f Comment les députés de chaque groupe politique ont-ils voté ? Le détail du scrutin à consulter sur https://t.co/9nVeeeoCaR#DirectAN A lire u2935ufe0f https://t.co/9OlU2s2T2m
— LCP (@LCP) October 16, 2025
Non-censure : Mathilde Panot (LFI) appelle les militants et électeurs du PS à “rompre les rangs” avec la direction
La présidente des députés LFI, à la sortir de l’hémicycle, appelle les militants et électeurs du PS à “rompre les rangs” avec la direction du parti, après la décision des socialistes de ne pas voter la censure de Sébastien Lecornu, qui a échoué à 18 voix près. “La direction du Parti socialiste porte une responsabilité historique”, a-t-elle estimé devant les journalistes à l’Assemblée, appelant les militants, électeurs et “la jeunesse” du PS à “rompre les rangs avec la direction du Parti socialiste et à venir aider le pôle de résistance”.
Motion de censure rejetée : Yaël Braun-Pivet salue le choix des députés
“C’est important pour tous nos compatriotes que nous ayons une stabilité gouvernementale qui puisse s’installer”, assure Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale.
Motion de censure de LFI rejetée: “C’est important pour tous nos compatriotes que nous ayons une stabilité gouvernementale qui puisse s’installer”, assure Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale pic.twitter.com/jjvrSSYsWc
— BFMTV (@BFMTV) October 16, 2025
La motion de censure de LFI rejetée
La motion de censure portée par La France Insoumise a été rejetée ce jeudi matin par l’Assemblée nationale, ne recueillant que 271 voix, contre les 289 requises pour faire tomber le gouvernement.
LFI, les communistes, les écologistes et l’extrême droite avaient annoncé voter pour, LR et surtout le PS faisant le choix inverse, à quelques exceptions près. Les députés doivent voter sur une seconde motion de censure, déposée par le RN, qui n’a aucune chance d’être adoptée.
ud83dudd34ud83cudfdbufe0f Motion de censure : la motion défendue par LFI n’a pas été adoptée par l’Assemblée nationale.
u27a1ufe0f 271 députés ont voté “pour”, alors que 289 voix étaient nécessaires pour faire tomber le gouvernement Lecornu.#DirectAN pic.twitter.com/4Mc87IbnAp— LCP (@LCP) October 16, 2025
Olivier Faure ne censurera pas le gouvernement “tant que le Parlement sera respecté”
Le premier secrétaire du PS prend la parole à la sortie de l’hémicycle pour rappeler qu’il n’allait pas voter la censure ce jeudi, mais aussi avertir que “si le Parlement n’est pas respecté, si le gouvernement ne respecte pas ses engagements, notamment sur les retraites”, alors “il va de soi que nous censurerions immédiatement”.
Motion de censure : le scrutin est ouvert
Le scrutin de la première motion de censure, portée par La France insoumise, est ouvert. Il durera 30 minutes, jusqu’à 11h30.
Laurent Baumel (PS) appelle Lecornu à de “nouvelles concessions” sur le budget
Le député socialiste appelle devant l’Assemblée le Premier ministre à faire de “nouvelles concessions” lors des débats budgétaires, ajoutant que la “non-censure” du parti socialiste ce jeudi n’était “en aucun cas un pacte de non-censure”. Le renoncement au 49.3 “ne vous exonère pas de votre responsabilité de faire de nouvelles concessions sur la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat, si vous voulez, si nous voulons que la France ait un budget et un gouvernement à la fin de cette année”, a-t-il déclaré.
Sur la suspension de la réforme des retraites promise par Sébastien Lecornu, Laurent Baumel a prévenu : “Il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale. Vous êtes le garant qu’à la fin du processus, la suspension devienne une réalité juridique. La pérennité même de votre gouvernement est désormais liée à cet engagement.”
Un “moment de vérité” entre “ordre républicain” et “désordre”, avertit Séabstien Lecornu
Le Premier ministre estime qu’il s’agit d’un “moment de vérité” entre “ordre républicain” et “désordre”, en réponse aux motions de censure auxquelles il fait face ce jeudi à l’Assemblée. “C’est évidemment le moment de vérité. Est-ce que l’on souhaite l’ordre républicain avec des débats qui ont lieu à l’Assemblée nationale ou est-ce qu’on souhaite le désordre?”, a-t-il demandé après avoir directement interpellé les parlementaires de La France insoumise et du Rassemblement national.
“Ne prenez pas en otage le budget de la nation et le budget de la Sécurité sociale”, a-t-il ajouté, alors que les députés doivent commencer la semaine prochaine à débattre du projet de loi de finances pour 2026.
Marine Le Pen arrive à son tour à la tribune pour défendre la motion de censure du RN
“Nous voterons sans hésiter la censure de votre gouvernement. Ce budget est l’acte ultime d’un système politique à bout de force”, lance la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. “Votre seul objectif est d’éviter de nouvelles élections”, poursuit-elle. “Vous retournerez aux urnes la tête basse”, conclut-elle.
Aurélie Trouvé, députée LFI, prend la parole pour défendre la motion de censure de son parti
“La suspension annoncée” de la réforme des retraites “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, lance la députée de la France insoumise. “Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’œil ?”, a-t-elle ajouté, alors que les socialistes ont annoncé ne pas vouloir voter la censure. Un “saccage budgétaire aura lieu si nous ne censurons pas”, a affirmé la députée insoumise.
Florence Portelli, vice-présidente des LR, voterait la censure si elle était députée
Invitée de RTL ce jeudi matin, la vice-présidente des Républicains, Florence Portelli, a pris clairement position en faveur de la censure. “Si j’étais députée, je voterais la censure face à un budget socialiste”, a-t-elle déclaré, tout en constatant “beaucoup de division” au sein de son parti entre la base militante et les parlementaires.
Florence Portelli a fustigé “ceux qui s’accrochent à leurs postes” et a même appelé à la démission d’Emmanuel Macron, estimant qu'”on ne peut pas rester avec quelqu’un qui attend le délitement des institutions”. Elle a également visé les ministres LR restés au gouvernement, qu’elle juge “mis en marge du parti”, sans toutefois réclamer leur exclusion.
Marine Tondelier réaffirme : “Je ne vois pas d’autre issue que la censure”
Interrogée ce jeudi matin sur Public Sénat , Marine Tondelier (EELV) insiste sur le fait que son groupe ne renoncera pas à la censure : “Face à l’immobilisme du gouvernement, je ne vois pas d’autre issue que la censure”. Elle ajoute que toute abstention ou manque de fermeté serait perçu comme une capitulation. “Nous attendons forcément des choses sur l’écologie”, a-t-elle poursuivi.
Le programme détaillé de la matinée à l’Assemblée nationale
La séance s’ouvre à 9 heures avec l’examen successif des deux motions de censure visant le gouvernement de Sébastien Lecornu. La première, déposée par la gauche et défendue par la députée insoumise Aurélie Trouvé, ouvrira les débats. Elle sera suivie de la motion présentée par Marine Le Pen pour le Rassemblement national. Le Premier ministre interviendra ensuite pour répondre, avant les prises de parole de chaque groupe politique.
Le vote sur la première motion se déroulera en fin de matinée, dans les bureaux de l’Assemblée. Les résultats sont attendus autour de midi ; si elle est rejetée, le texte du RN sera alors soumis au scrutin. Rappel : la majorité absolue (289) est nécessaire pour renverser le gouvernement.
“J’appelle l’ensemble des députés à voter la censure”, tonne Manuel Bompard
Le député LFI Manuel Bompard, présent ce jeudi matin dans la matinale de TF1, maintient la volonté de son groupe à voter la censure sans réserve contre le gouvernement Lecornu, et invite les socialistes qui ne souhaitent pas respecter les consignes de la direction de leur parti à en faire de même : “J’appelle l’ensemble des députés à voter la censure, j’appelle en particulier les députés socialistes à désobéir à la consigne d’Olivier Faure (…) Voter la censure ce matin c’est une question de dignité”, déclare l’élu LFI.
Sébastien Lecornu : la défiance persiste malgré les gages donnés selon un sondage Odoxa
Selon le dernier baromètre Odoxa – Backbone pour Le Figaro publié hier, 62 % des Français désapprouvent la re-nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Si l’homme conserve une image personnelle plutôt favorable, son gouvernement et son positionnement politique échouent à incarner la rupture promise. La censure, quant à elle, divise un pays saturé par la crise institutionnelle. Tous les détails de ce sondage dans notre article .
Parti Socialiste : la consigne est au “non”, mais des frondeurs se revendiquent
La ligne officielle du groupe socialiste reste de ne pas voter la censure, après la promesse gouvernementale de suspendre la réforme des retraites. Mais des élus, notamment ultra-marins, annoncent qu’ils voteront contre Lecornu. Ce double signal maintient l’incertitude sur le compteur final, même si la barre de 289 paraît hors d’atteinte selon les derniers décomptes médiatiques.
Notre décryptage des intentions de vote et des éventuels frondes au sein du PS et chez Les Républicains, est à retrouver dans notre article .
Les Républicains divisés, enjeu clé pour le décompte
Chez Les Républicains, la direction pousse à ne pas censurer, mais des voix discordantes persistent. Cette fragmentation à droite pourrait valoir quelques bulletins supplémentaires aux motions sans suffire à les faire adopter. Les projections évoquent une fourchette autour de 273–282 voix pro-censure, inférieure au seuil nécessaire à faire tomber le gouvernement.
Retraites : la suspension de la réforme au menu de l’Assemblée “dès novembre”, promet Sébastien Lecornu
Avant le vote de ce jeudi, Sébastien Lecornu a réitéré hier qu’un amendement serait déposé en novembre pour suspendre la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle. Une concession centrale pour tenter d’arrimer les socialistes, mais critiquée par la droite pour son “coût” budgétaire et par LFI/RN qui réclament des élections.
L’exécutif met en garde contre “le désordre” que provoquerait une censure
Dans la dernière ligne droite précédent les votes de ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a estimé hier qu’une censure provoquerait de “graves désordres” et une “instabilité” accrue dans le pays. Au Sénat hier matin, la déclaration de politique générale du Premier ministre a été fraîchement accueillie, signe d’un paysage toujours fragmenté à la veille du vote décisif.