October 15, 2025

ANALYSE. TFC : 5 buts marqués après la 85e minute, Toulouse est le roi des fins de match ! Un spécialiste nous décrypte le phénomène violet

l’essentiel
Alors qu’ils recevront la lanterne rouge, Metz, dimanche 19 octobre (17h15), auréolés de leur dernière victoire sur le fil à Lyon avant la trêve (2-1, 90 + 6), les Toulousains figurent parmi les trois équipes ayant “capitalisé” le plus dans les ultimes instants après les 7 premières journées du Championnat. Denis Troch, coach mental, nous livre son avis d’expert.

Sans, il serait à la place d’Angers : 17e, avant-dernier et relégable en puissance… Amputé de 5 points, soit la moitié de son capital actuel après 7 joutes disputées, Toulouse végéterait dans la zone rouge. Mais le Tef affiche bien 10 unités au compteur, fruit de sa 2e place au classement des équipes qui scorent dans les 5 dernières minutes et, au-delà, dans le temps additionnel !

On joue la 96e minute, dimanche 5 octobre au Parc-OL, et Emersonn (N°20) vient de catapulter la balle sous la barre du goal des Gones Dominik Greif : 2 buts à 1 pour les protégés de Carles Martinez Novell !
On joue la 96e minute, dimanche 5 octobre au Parc-OL, et Emersonn (N°20) vient de catapulter la balle sous la barre du goal des Gones Dominik Greif : 2 buts à 1 pour les protégés de Carles Martinez Novell !
AFP – ALEX MARTIN

Pour être tout à fait précis et exact, derrière le leader du money-time Lille (6 buts marqués après la 85e ; ce qui se traduit par le gain de 5 points), déboulent ex aequo le Tef et Monaco – qui se rencontrent la semaine prochaine, au passage – avec 5 réalisations inscrites post-85e et, respectivement, 5 et 4 unités supplémentaires glanées.

Denis Troch.
Denis Troch.
DR

Dernière stat : 5 “pions” marqués après la 85e, c’est déjà autant pour les Téfécistes que durant toute la saison passée…

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Voilà pour les chiffres, purs et durs ; un constat qui engendre son lot d’interrogations. Qu’est-ce que cela traduit en effet pour une équipe ? À première vue, nous sommes tentés de répondre par un triptyque : primo, athlétiquement parlant, le TFC est au… point (sans jeu de mots) ; secundo, moralement, le TFC a une force de caractère flagrante ; tertio, au niveau effectif, le TFC a une certaine profondeur de banc couplée à un coaching disons payant.

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“Les côtés positifs sont rationnels, pragmatiques, évidents. Ils dénotent avant tout, pose Denis Troch, que Toulouse est une formation qui possède une qualité énorme : la réaction. Et ainsi, poursuit celui qui est coach mental depuis 2009 rompu essentiellement à la L1 et au Top 14, qu’elle défend bien, très bien même. Ce qui signifie qu’elle dépense peu d’énergie ou en tout cas moins que son adversaire qui fait le jeu et se trouve constamment dans l’avancée. Aussi, derrière si on peut dire, le TFC est capable de contrer très vite, très fort. C’est la métaphore du boxeur : il encaisse, encaisse, encaisse mais tant qu’il n’est pas K.-O. il sait qu’il peut réagir – jusqu’à la dernière seconde du combat. Un seul coup peut lui suffire pour décrocher le pompon.”

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Car un match dure 96 minutes comme aiment à le répéter les entraîneurs de L1. “Et le break ce n’est pas à 2-0, assurait Alain Casanova à son époque téféciste (2008-mars 2015 et 2018-octobre 2019), mais bien à 3-0 !”

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“J’abonde, reprend Troch. Lorsque tu perds de deux buts d’écart à dix minutes du terme, c’est encore jouable, largement. Parce que si tu réduis le score tu recouvres des ressources hors-normes et la lutte d’influence s’inverse : en face, l’autre camp prend peur… Subitement, tu es en capacité d’égaliser, de l’emporter carrément. À condition d’avoir versé auparavant dans la résilience.”

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En clair : quand une équipe n’est pas en mesure de dominer les débats, d’emblée, elle doit accepter d’être malmenée au mieux, devancée au pire. Puis viendra son heure… une fois de plus, si le physique et la tête suivent.

Le match-référence au Groupama Stadium

C’est exactement le scénario qui s’est tramé à Lyon, au dernier match, pour un Toulouse FC mené au cœur de la première période (1-0, 24e) et qui a su retourner la partie aux 87e et 90 + 6. Pour rappel : dans les vingt dernières minutes du temps réglementaire, Carles Martinez Novell avait procédé aux entrées en jeu d’Emersonn, Hidalgo et Vossah. Le premier a délivré le centre-tir de l’égalisation et scoré de la tête le but vainqueur sur un corner du troisième remplaçant alors que le deuxième a amené la vivacité qui le caractérise. “Nous avions envisagé une possible fatigue des Lyonnais qui avaient joué le jeudi en Ligue Europa, déclarera le coach catalan des Violets ; c’est pour cela que j’avais gardé des options sous le coude pour leur faire mal en toute fin de rencontre.”

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On appelle aussi cela un plan de jeu. Qui marche sous réserve d’avoir les bons “outils” dans la boîte à Meccano. À savoir un banc performant.

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Ce fut le cas dans le Rhône. “Je tiens à remercier tous les joueurs, y compris ceux sortis. Ils ont permis ce résultat” insiste CMN qui sait parfaitement que dans le foot moderne il y a les 11 qui démarrent puis ceux qu’on surnomme désormais – en référence aux cousins de l’ovalie – les finisseurs. Et à ce petit-jeu, les Toulousains “qui rentrent” frappent également fort – qui comptabilisent plusieurs doublés à leur actif : Hidalgo a été deux fois passeur décisif (pour Sidibé à Nice, J1 ; pour Vossah face au Paris-SG, J3) ; Vossah a donc marqué et pareillement déposé le ballon sur le crâne d’Emersonn au Groupama Stadium, lequel a par conséquent trouvé le chemin des filets ; Gboho, encore, avait égalisé face à Nantes moins de deux minutes après le retour des vestiaires (J6). La preuve par six.

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Le savoir-faire, pour finir. “Ce qui est intéressant, conclut l’ancien gardien de but francilien Denis Troch qui fut également entraîneur notamment à Amiens et Laval en L2, c’est qu’à partir de maintenant le TFC a en lui les anticorps mentaux de la réaction. Il sait qu’il peut le refaire, il peut passer à autre chose. La suite, pour s’améliorer justement, c’est l’anticipation. Prendre des risques dans les choix stratégiques et l’aspect tactique pour s’imposer avant même que l’équipe adverse ne se mette en place. Prendre les choses en main.” Avec ses pieds et sa tête, il coule de source au foot…

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