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Le Nouvel Obs
Maria Corina Machado, à Caracas (Venezuela), le 10 janvier 2025. HANDOUT / AFP
Clou de la saison Nobel, le prix de la paix a été attribué ce vendredi 10 octobre à Maria Corina Machado, ancienne députée de l’Assemblée nationale du Venezuela, pour ses efforts « en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ».
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« Maria Corina Machado est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces derniers temps », a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes, à Oslo. Cheffe de file de l’opposition vénézuélienne, elle vit dans la clandestinité depuis les élections présidentielles de juillet 2024, dont son parti réclame la victoire.
Maria Corina Machado « a été une figure clé de l’unité au sein d’une opposition politique autrefois profondément divisée, une opposition qui a trouvé un terrain d’entente dans la revendication d’élections libres et d’un gouvernement représentatif », a-t-il ajouté.
« Etat brutal et autoritaire »
Elle a réussi cette unification au moment où « le Venezuela est passé d’un pays relativement démocratique et prospère à un État brutal et autoritaire en proie à une crise humanitaire et économique », a ajouté le président du comité Nobel. La notoriété de Maria Corina Machado a explosé lors des primaires de l’opposition en octobre 2023, recueillant plus de 90 % des voix lors d’une démonstration de force avec 3 millions de votants.
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Elle est rapidement devenue une favorite des sondages pour être surnommée la « libertadora » (« libératrice »), en hommage au « libertador » Simon Bolivar. Au cours de l’année écoulée, « Maria Corina Machado a été contrainte de vivre dans la clandestinité. Malgré les graves menaces qui pèsent sur sa vie, elle est restée dans son pays, un choix qui a inspiré des millions de personnes », a rappelé le comité.
Le prix échappe donc au président américain Donald Trump, qui n’avait pas caché son désir de le remporter cette année. Depuis son retour à la Maison Blanche pour son second mandat en janvier, le dirigeant américain a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il « méritait » le Nobel pour son rôle dans la résolution de nombreux conflits – une affirmation largement exagérée, selon les observateurs.
L’année dernière, le précieux sésame avait été remis à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo. Fondée en 1956, cette organisation milite pour les droits des victimes des bombes nucléaires. En 2023, c’est la militante iranienne des droits humains Narges Mohammadi qui avait été récompensée.