October 8, 2025

"C’est David contre Goliath", un collectif d’associations s’oppose à l’implantation de parcs agrivoltaïques "dans nos campagnes"

l’essentiel
Un collectif d’associations dénonce la “déferlante” agrivoltaïque et tiendra une réunion publique d’information sur ce sujet le 11 octobre prochain à Astaffort

Agathe Guillouet montre du doigt l’endroit où doit être implanté le parc agrivoltaïque. Il est au lieu-dit Hartoye, sur la commune d’Astaffort. “Cela va ressembler à une industrialisation du paysage, explique-t-elle. Imaginez 90 hectares avec 50 000 panneaux de 5 mètres de haut, entourés de grillages, de caméras et de transformateurs de la taille de camions.”

Mme Guillouet précise qu’elle ne s’exprime pas en son nom, mais en celui de l’association Astaffort Commune Citoyenne (ACC). Cette asso, comme d’autres regroupées au sein du collectif OSNA (*), s’oppose à une “déferlante” agrivoltaïque. Pour lutter contre ce “nouveau ravageur des campagnes”, une réunion publique est programmée le samedi 11 octobre 2025, à 17 heures, à la salle polyvalente d’Astaffort, située place de la Nation.

“Des experts agricoles, techniques et fonciers interviendront pour informer la population des impacts et des risques que ces projets font courir à nos territoires et à leurs habitants.”

“Elle est financée à 100 % par le plus gros fonds d’investissement mondial”

À Astaffort, Laplume, Marmont-Pachas, Moirax, Layrac, Montagnac-sur-Auvignon ou encore Engayrac, toutes sociétés énergéticiennes confondues, il s’agit, croit savoir OSNA, d’environ 900 hectares de terres agricoles en développement ou en cours d’instruction. Et 1 500 hectares dans le Marmandais. 3 000 hectares au total seraient concernés en Lot-et-Garonne, entre 1 500 et 2 000 hectares dans le Gers. Le Tarn-et-Garonne et les Landes sont également concernés.

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À Astaffort, Lamontjoie, Layrac, Marmont-Pachas, Pergain-Taillac, la société belge Renner est à la manœuvre. “Elle est financée à 100 % par le plus gros fonds d’investissement mondial, établi aux USA, la société BlackRock, indique Agathe Guillouet. Autant dire que c’est David contre Goliath.”

En mars dernier, Renner avait engagé une démarche de concertation en distribuant notamment des prospectus dans les boîtes aux lettres du village. L’entreprise prévoit le dépôt des dossiers, comme le permis de construire, en décembre 2025. L’année 2026 sera dédiée à l’enquête publique, celle de 2027 au financement. La mise en service est programmée pour 2029.

“Ces projets créent de la discorde au sein de nos communautés”

Favorable au solaire, conscient des difficultés immenses du monde agricole, le collectif se dit “très dubitatif sur la fiabilité de ces sociétés et inquiet des risques qu’elles feraient subir aux agriculteurs (liquidation, revente, contrôles…).

“Ces projets créent de la discorde au sein de nos communautés”, regrette Mme Guillouet. Le collectif a également recensé les inconvénients de ces projets, qui “dégradent la biodiversité, détériorent les habitats de la faune et accélèrent la disparition des pollinisateurs”. Ils seront exposés le 11 octobre.

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Parmi eux figure “l’incapacité des réseaux actuels à absorber ce surplus de production, entraînant la construction de nouveaux ouvrages de raccordement (lignes et postes) et une nouvelle dégradation du paysage et des terres agricoles”.

 

(*) Le collectif OSNA : Les riverains des projets d’Astaffort, Laplume, Layrac, Montagnac sur Auvignon ; Préservons Les Hauts de Layrac ; Albret Patrimoine ; association Défense des Coteaux de Laplume Brimont ; association Astaffort Commune Citoyenne ; association ADN Val de Garonne, Guyenne, Gascogne ; collectif OnBouge (communes de Seyches et Escassefort) ; CPN – Les Écureuils du 47 (Astaffort) ; Terre de liens Aquitaine ; A Manger et à Voir (éducation à l’environnement) ; Le Citron des Champs (association de la revue qui voit du Pays et des Paysan. nes) ; Stéphanie Gallardo du Collectif Pinon Leyritz – Moncassin

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