La traditionnelle soirée des récompenses du rugby français s’est tenue ce lundi 6 octobre au soir, à Paris. En concurrence avec Thomas Ramos, le troisième ligne anglais a succédé au palmarès à Antoine Dupont, au cours d’une soirée où Montauban n’a évidemment pas été oublié.
C’est une habitude depuis qu’il règne sur le Top 14 : le Stade Toulousain est une fois de plus sorti grand vainqueur de la Nuit du rugby, qui célébrait ce lundi 6 octobre au soir, à l’Olympia, sa 21e édition.
Seulement, à la différence des autres années, il n’a pas eu besoin d’Antoine Dupont pour garnir son armoire à trophées individuels. Signe, une fois que plus, que les ressources semblent inépuisables mais aussi que le collectif parvient toujours à reprendre le dessus malgré l’absence de ses hommes-clés. Gravement blessé au genou lors du dernier Tournoi, le demi de mêlée, vainqueur en 2023 et 2024, a donc vu Jack Willis lui succéder.
Alors que Thomas Ramos, autre grand artisan du troisième Brennus consécutif des Stadistes, aurait légitimement pu prétendre à être sacré et recevoir la récompense des mains de Teddy Riner (le Bayonnais Sireli Maqala partait de plus loin), la différence s’est peut-être faite sur le nombre de matchs disputés en Top 14 (20 contre 14).
À lire aussi :
VIDEO. Nuit du rugby 2025 : nommés, chaîne, horaire… Tout ce qu’il faut savoir sur la cérémonie de remise de trophées
Devenu l’un des capitaines de cette génération en or, le troisième ligne international anglais (28 ans ; 14 sél.), combattant hors pair, a tout simplement été époustouflant tout au long de la saison, jusqu’à livrer au Stade de France une prestation que nous avions qualifiée, en autres superlatifs, de « dantesque, énorme et gigantesque », marquée par un investissement sans faille et un doublé à la clé.
Grand oublié de la tournée des Lions britanniques, cet infatigable plaqueur-gratteur-porteur, qui a renoncé au XV de la Rose en s’exilant dans la Ville rose lorsque les Wasps ont fondu les plombs, devient le 15e joueur étranger à être mis à l’honneur, le deuxième Anglais après Zack Mercer (2022). Dans ce décor majestueux, alors que Bordeaux-Bègles et Bayonne concourraient, le trophée de meilleur staff n’a pas échappé au club « rouge et noir » chapeauté par Ugo Mola, qui en est désormais à sept sacres avec ce groupe depuis 2019.
Nuit du rugby 2025 : découvrez le palmarès complet
L’Occitanie rayonne aussi avec Montauban et Brousset
Mais surtout, au-delà de la locomotive du rugby français, qui s’est aussi adjugé le trophée de l’engagement sociétal pour son programme “Sport et Cancer” consistant à faire pratiquer du sport à des personnes touchées par la maladie et suivies à l’IUCT-Oncopole, c’est l’Occitanie tout entière qui se retrouve honorée, ayant raflé à elle seule six des treize trophées mis en jeu à l’issue de la saison 2024-2025.
Car comment ne pas récompenser Montauban, équipe surprise des phases finales de Pro D2, ayant à chaque fois déjoué les pronostics face à Colomiers, Brive puis Grenoble, pour s’offrir le titre et la montée. Le staff conduit par Sébastien Tillous-Borde, qui a su exploiter au maximum les qualités de son groupe, ainsi que Jérôme Bosviel, élu meilleur joueur – comme un symbole après 12 saisons passées en Pro D2 (267 matchs) –, se sont donc offert une (brève) parenthèse enchantée alors qu’ils se confrontent à la dure réalité de Top 14.
Arbitre de la finale d’anthologie disputée entre Toulousains et Girondins, le Rieumois Pierre Brousset, qui a réalisé la meilleure saison de sa carrière et qui est désormais le fer de lance des sifflets français à l’international, rejoint logiquement ses illustres aînés au palmarès.
Parce qu’il faut bien servir tout le monde, et qu’il aurait été injuste que l’Union Bordeaux-Bègles, championne d’Europe et finaliste du Top 14, reparte bredouille malgré le caractère honorifique de la soirée, Louis Bielle-Biarrey a décroché à juste titre le trophée de meilleur international français, détenu par Dupont depuis… 2021, au détriment de son coéquipier Maxime Lucu et de Thomas Ramos. Nouvelle coqueluche des Bleus, la fusée “LBB” tire profit de son exceptionnelle saison internationale, lui qui a rejoint l’Anglais Cyril Lowe (1914) et l’Ecossais Ian Smith (1925) au rang des meilleurs marqueurs dans un Tournoi avec huit essais inscrits lors de l’édition 2025, portant son total personnel à 18 en… 19 sélections.