De Privas à Guilherand-Granges, 202, 5 kilomètres avec trois ascensions de Saint-Romain-de-Lerps et… six du Val d’Enfer. En regardant le profil, le champion du monde savoure déjà ! À suivre ce dimanche 5 octobre, à partir de 11h45.
Tadej Pogacar ne se met jamais en colère mais enlève parfois le filtre pour parler vrai, même dans le cadre aseptisé des conférences de presse. Le Slovène est le premier à avoir souligné cette stupidité du calendrier qui invite les coureurs à disputer un Championnat d’Europe une semaine pile après le Mondial organisé, de plus, en Afrique, dans des conditions très particulières. “Il y a plusieurs choses qui ne vont pas dans le calendrier, beaucoup doivent choisir entre courir avec leur équipe ou avec la sélection nationale…”

Petite couche aussi sur le maillot continental qu’il va quand même tenter d’ajouter à sa collection aujourd’hui. “Le Championnat d’Europe n’est clairement un objectif principal pour personne…”
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Entre nous, on peut penser que ce nouveau triomphe possible ne dépasserait pas la taille d’un confetti dans sa vitrine déjà historique. Mais il est là pour la deuxième fois (en 2021, à Trente, il avait terminé 5e de l’édition enlevée par Sonny Colbrelli) et quand il est là, ce n’est pas pour tricoter. À 27 ans, il veut compléter sa formidable moisson, a déjà ciblé les Jeux de Los Angeles, va revenir sur Paris-Roubaix, tenter encore la San Remo, sans doute la plus délicate pour lui et il finira bien par ajouter la Vuelta. Il pourra alors afficher “complet” sur la porte de son garage. Sur sa lancée de Kigali (“le voyage retour a été long mais les sensations sont bonnes, je suis content d’être là pour pouvoir me tester de nouveau…”) et sur un tracé qui lui convient, il est prêt à défier encore Evenepoel parfait sur le chrono dans la semaine et… Vingegaard que l’on n’avait pas aperçu sur les vertes collines du Rwanda.
Seixas, Sivakov, mais aussi Grégoire…
Pogacar comme au Mondial devra faire face à plusieurs équipiers étrangers (Sivakov, Ayuso, Torres, Almeida, Morgado, Christen, Grossschartner…), on a vu que la situation ne le gênait pas beaucoup. Romain Grégoire n’était pas du voyage rwandais et lui aussi compte bien se mêler à l’explication. Avec l’étonnant et talentueux Paul Seixas, avec le Commingeois Pavel Sivakov toujours là lui aussi, le Doubiste est une des cartes fortes de Voeckler. Sur la Cipressa en mars, sur le Tour sur les arrivées pentues de Boulogne-sur-Mer (4e) et Rouen (5e), il a été un des seuls à pouvoir accepter la violence des attaques de “Pogi”, il a gagné depuis le Tour de Grande-Bretagne, deux étapes et les points du Luxembourg. À suivre.