Une capture d’écran tirée d’une vidéo de surveillance montre les forces israéliennes montant à bord du navire « Oxygono », qui fait partie de la flottille Global Sumud, alors qu’il faisait route vers Gaza, en mer Méditerranée le 2 septembre 2025. GLOBAL SUMUD FLOTILLA/HANDOUT/ANADOLU VIA AFP
La flottille va-t-elle poursuivre sa route ? Malgré l’interception de plusieurs de ses bateaux par la marine israélienne, mercredi soir, la flottille Global Sumud (« résilience », en arabe) a affirmé, ce jeudi 2 octobre, continuer son chemin vers Gaza pour y apporter de l’aide humanitaire. « Le Nouvel Obs » fait le point sur la situation.
• La quasi-totalité bateaux interceptés
Sur les 45 bateaux et les centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays qui composaient initialement la flottille, le porte-parole Saif Abukeshek faisait état de l’arrêt de 13 bateaux transportant 200 personnes au total, dans la nuit de mardi à mercredi.
Depuis cette dernière prise de parole, selon le tracker mis en place par la flottille, 21 bateaux ont été interceptés par l’armée israélienne et 19 sont « présumés interceptés », à 11 heures ce jeudi. Toujours selon ce tracker, seuls quatre bateaux sont encore en train de naviguer dont un qui semble avoir réussi à pénétrer dans les eaux territoriales de Gaza.
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A 11 heures, les organisateurs de la flottille ont annoncé à l’agence de presse britannique Reuters qu’Israël a intercepté 39 bateaux laissant un seul navire poursuivre sa route vers l’enclave palestinienne.
• Des passagers seront expulsés vers l’Europe, selon Israël
Parmi les passagers de bateaux interceptés figure l’activiste suédoise Greta Thunberg, que les autorités israéliennes ont montrée en train de récupérer des effets personnels, entourée par des hommes armés. Le bateau dans laquelle la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan (LFI) se trouvait a été intercepté par l’armée israélienne, selon un message publié par son équipe sur ses réseaux sociaux dans la matinée. L’Etat d’Israël a fait également savoir que les passagers des navires interceptés seront expulsés vers l’Europe.
• Plusieurs réactions
Ces interceptions n’ont pas manqué de faire réagir la communauté internationale. En France, le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, a appelé les autorités israéliennes « à assurer la sécurité des participants ».
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Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël de commettre « un acte de terrorisme » et le parquet d’Istanbul a annoncé l’ouverture d’une enquête après l’interpellation de citoyens turcs. Le président colombien Gustavo Petro a lui annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays. De son côté, le Hamas a dénoncé un « crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils ».
L’Espagne a toutefois annoncé jeudi la convocation de la chargée d’affaires de l’ambassade d’Israël à Madrid. « Ce sont des citoyens pacifiques qui n’avaient aucun objectif au-delà de l’humanitaire », a déclaré le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares.
Le Brésil, lui, « déplore l’action militaire du gouvernement israélien, qui viole les droits et met en danger l’intégrité physique de manifestants pacifiques », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
• Des manifestations à travers le monde
En réaction, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés en Italie, à Rome et Naples, mercredi soir pour protester contre l’interception, relayant l’appel des principaux syndicats italiens à une grève générale pour la journée de vendredi.
D’autres rassemblements ont notamment eu lieu en Espagne (Barcelone, Madrid), à Athènes, Istanbul, Ankara, Mexico et Buenos Aires.
En France, La France insoumise (LFI) a appelé à un rassemblement ce jeudi soir « partout en France » afin de réclamer la libération des équipes de la flottille pour Gaza interceptée par Israël, dont font partie des élues du mouvement.
« Rendez-vous ce 2 octobre à partir de 18h30, partout en France, pour demander la libération immédiate des équipes et la fin du génocide à Gaza », a publié mercredi soir sur son compte X le parti politique de gauche radicale.
Plusieurs députés LFI, dont Eric Coquerel (Seine-Saint-Denis), Manuel Bompard (Bouches-du-Rhône) ou Sophia Chikirou (Paris), ont déjà participé à un rassemblement mercredi soir, place de la République à Paris, selon des images publiées sur X.