Ce vendredi après-midi, le pilier du Stade Toulousain, également étudiant à Sciences Po Toulouse, a pris part à la table ronde consacrée à la professionnalisation du rugby, mais surtout la gestion des clubs professionnels de rugby en Occitanie, thème du dernier rapport de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie.
Difficile pour lui de se cacher lorsqu’il prend place dans l’amphithéâtre. Joueur de Top 14 au Stade Toulousain mais également étudiant à Sciences Po Toulouse, Joel Merkler (23 ans) était l’un des invités de marque de la table ronde “30 ans après la professionnalisation du rugby” organisée ce vendredi dans le prestigieux établissement toulousain en collaboration avec la Chambre régionale des comptes d’Occitanie. Cette dernière avait dévoilé quelques minutes plus tôt son rapport sur la gestion des clubs professionnels de rugby en Occitanie.
À lire aussi :
Rugby : résultat d’exploitation, chiffre d’affaires, masse salariale… Tout savoir sur l’état de santé financière des clubs d’Occitanie
Assis dans les premiers rangs, le pilier international espagnol et élève de deuxième année de Master 1 (double diplôme entre Toulouse Business School et Sciences Po Toulouse) a suivi l’intervention d’Olivier Pagès, président de section à la CRC, et coordinateur de l’enquête rugby, avec attention. Avant d’être invité à s’exprimer sur le sujet. “Ce que je retiens, c’est que c’est très important aujourd’hui pour les clubs de développer des recettes outre que l’activité sportive principale et intrinsèque du club” a confié celui qui débutera le derby demain soir face au Castres olympique.
Conscient que “le rugby est très ancré” dans la région Occitanie, le triple champion de France considère également ce rapport comme “un peu effrayant”. “Ça fait peur de voir que sur 14 clubs de Top 14, 10 sont déficitaires, que c’est une tendance qui n’est pas positive. C’est-à-dire que ces déficits augmentent et qu’aujourd’hui, on n’a pas vraiment de solution, de plan d’action pour résoudre ça” nous expliquera-t-il après la table ronde. Tout en nuançant : “Je ne pense pas qu’on ait vraiment une crainte de disparition du professionnalisme. Il y a quand même cette culture de rugby à Toulouse. En France, par rapport à d’autres pays, autres régions dans le monde, cette culture est là et c’est dur de l’enlever, elle ne peut pas disparaître d’un jour à l’autre.”
“L’enjeu est de maîtriser ces résultats économiques d’exploitation parce que les résultats sportifs ne sont pas anticipables” a-t-il tenté de résumer lors de table ronde. Avant d’ironiser sur le fait que, par exemple, la lourde défaite du Stade Toulousain à Montpellier (44-14) la semaine dernière n’était “pas anticipable”. “Le plus important, ça reste les résultats puisqu’on est quand même un club sportif. C’est bien de diversifier les recettes ou les sources de revenus, mais c’est sûr qu’aujourd’hui, le principal et l’incontournable, c’est le sport et le résultat” prolongeait le pilier à notre micro devant Sciences Po Toulouse.
À lire aussi :
Stade Toulousain : originaire d’Espagne, étudiant à Sciences Po… découvrez Joël Merkler, ce joueur de 22 ans au profil atypique
Cette intervention aura eu l’opportunité pour le joueur professionnel de prendre du recul sur l’environnement dans lequel il évolue. “Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. C’était intéressant de voir l’image de l’autre côté, parce que nous, on n’a que le sport, il y a des gens qui pensent à ça dans le club. C’était intéressant de voir l’image de la santé financière de clubs du Top 14” a-t-il indiqué devant l’établissement où il passe une partie de son temps libre en dehors des entraînements. D’ailleurs, il n’exclut pas que la situation financière des clubs professionnels soit l’objet d’une thèse ou d’un projet dans le futur : “C’est une bonne idée. Ça a du sens.”