RETRO. "Je me souviens qu’Ashton traverse trois fois le terrain" : en 2017, le grand soir de Corentin Braendlin avec le SU Agen contre le Toulon

« Nous étions pas mal de jeunes dans l’équipe. Il y avait Denis Marchois, Yoann Tanga, Quentin Béthune… et quand on a vu leur compo, on s’était dit que ça allait piquer. » On imagine aisément en effet ce qu’a pu ressentir l’ancien seconde ligne du SUA Corentin Braendlin, alors âgé de 23 ans, à la lecture des noms alignés sur la feuille de match de cet Agen-Toulon de novembre 2017. Derrière (Ashton, Radradra, Tuisova, Nonu…) comme devant (Vermeulen, Gorgodze, Fernandez-Lobbe…), les centimètres, les kilos et les sélections s’empilaient sans fin.

Au terme d’un combat héroïque, le Sporting allait pourtant déjouer les pronostics et s’imposer in extremis (26-24). Les Agenais de Mauricio Reggiardo s’étaient appuyés sur un combat de chaque instant, comme le raconte encore le joueur : « On était dans l’excitation de jouer ce match. Il y avait de la bonne peur. Et au final ça s’est passé. Ça allait tellement vite… Il ne fallait pas calculer et surtout ne pas les regarder. Je me souviens qu’Ashton traverse trois fois le terrain et met un triplé.

« Je me suis régalé à Agen »

Il y avait pas mal d’anciens qui nous accompagnaient, dont certains mecs du cru comme Lamoulie, Erbani. Ils connaissaient le club et étaient arrivés à créer quelque chose autour d’eux. » L’exploit sera validé par une pénalité d’Hugo Verdu à quelques minutes du coup de sifflet final, venant récompenser un pack qui avait su se sublimer : « C’était un match d’hiver et on avait répondu présent dans la conquête directe. Jusqu’à prendre le dessus en mêlée et gagner cette pénalité sur la fin. Pas facile, de 40 ou de 50 mètres. Hugo la réussit et là, c’est la délivrance. Ce match m’a marqué, c’est ma plus belle victoire. »
La plus belle aussi car très particulière pour l’international suisse, ayant porté le maillot du RCT : « En tant que Varois, à l’annonce de la compo, j’étais content : je me disais qu’il fallait les faire tomber. J’avais reçu des messages de la famille, bien sûr, de mon oncle notamment qui m’avait dit qu’il fallait prendre du plaisir (NDLR : l’oncle de Corentin, Yann Braendlin, a été champion de France à deux reprises avec Toulon). Sur le plan affectif, c’est sympa, même si je n’avais aucun sentiment de revanche sur le RCT. »

Le joueur rembobine pour l’occasion le film de ses années agenaises : « J’étais arrivé de Toulon en centre de formation. J’ai pas mal joué ma première année à Agen, en Top 14, mais on est redescendus. Ma seconde saison, en Pro D2, a été plus compliquée, avec des blessures. Et puis la deuxième année en Top 14 est celle où je joue le plus. On avait un deal avec Jeff Fonteneau qui nous avait promis un voyage. C’était une famille. Je me suis régalé à Agen. Je continue à les suivre. Ensuite, j’ai fait trois ans à Montauban et puis je suis revenu chez moi, à La Seyne, mon club formateur où j’avais fait toute mon école de rugby. Il y a deux ans, nous avons eu de gros soucis financiers, on est repartis en Nationale 2. Mais là ça se passe bien et je suis content d’y être retourné. »

Et de conclure : « Je ne garde que de bons souvenirs d’Armandie. Je n’ai pas encore vu le nouveau stade mais j’aimerais bien y faire un tour cette année. » Espérons qu’il y voie un nouvel exploit.