September 22, 2025

En Haute-Garonne, le drapeau palestinien flotte sur les mairies de Ramonville et Tournefeuille

l’essentiel
Alors que la France s’apprête à reconnaître officiellement l’État de Palestine, l’appel d’Olivier Faure à hisser le drapeau palestinien devant les mairies suscite des réactions contrastées. En Haute-Garonne, le drapeau flotte devant la mairie de Ramonville-Saint-Agne et celle de Tournefeuille.

En ce lundi après-midi, devant l’hôtel de ville de Ramonville, le drapeau palestinien fraîchement hissé passe presque inaperçu. La commune fait partie des 52 mairies françaises ayant pavoisé leur fronton le jour même où la France s’apprête à reconnaître officiellement l’État de Palestine, ce 22 septembre.

Le maire de Ramonville devant la mairie de sa ville ce lundi après-midi.
Le maire de Ramonville devant la mairie de sa ville ce lundi après-midi.
DDM – NATHALIE SAINT AFFRE

Une initiative prise en écho à l’appel d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, invitant les élus à manifester leur soutien symbolique. Et ce malgré l’interdiction de pavoiser rappelée par le ministère de l’Intérieur.

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“Notre mairie est engagée dans la reconnaissance d’un État palestinien depuis des années”, explique Christophe Lubac, maire (Génération·s) de Ramonville.

Le drapeau palestinien a été hissé ce lundi matin.
Le drapeau palestinien a été hissé ce lundi matin.
DDM – NATHALIE SAINT AFFRE

“Elle suit symboliquement l’initiative du président de la République : la reconnaissance de l’État de Palestine.” La création d’un État de droit permettrait, selon lui, de mieux lutter contre les mouvements terroristes et donc de mettre fin au Hamas.

“C’est le jour ou jamais !”

Du côté des habitants, l’initiative suscite peu de débats. “Aucun drapeau ne me dérange tant qu’il n’est pas nazi !”, lance un trentenaire attablé à un café. “C’est le jour ou jamais, estime Martine, une retraitée. Avec la reconnaissance de l’État de Palestine par la France et d’autres pays, c’est logique.”

Patrice, également retraité, abonde : “C’est très bien ! Je ne suis pas antisémite, je suis pour qu’Israël ne soit pas agressé mais c’est affreux ce qui se passe à Gaza !”

En Haute-Garonne, seule Tournefeuille a suivi l’exemple de Ramonville. “Nous voulons soutenir l’initiative du Président de la République, explique le maire Frédéric Parre. Nous sommes partisans de la paix, et c’est un geste symbolique pour montrer notre espoir de réconciliation entre les deux États.”

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À Colomiers, la municipalité a choisi une autre voie en pavoisant un drapeau frappé d’une colombe, symbole de paix.

“Un geste polémique”

La plupart des mairies haut-garonnaises, Toulouse en tête, ne suivront pas ces exemples. Pour Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, “un tel geste polémique constituerait un ferment de division.” Il ajoute : “Notre responsabilité est d’assurer la tranquillité et d’œuvrer à l’unité entre tous les Toulousains.”

Certains élus de gauche expriment également des réserves.

Laurent Chérubin, président du PRG et maire de Labège, estime que les élus locaux doivent rester “neutres”. “Je ne suis pas opposé à la solution à deux États mais la mairie est la maison républicaine au sens propre du terme, ce n’est pas sa mission.”

Même position à L’Union. “Nous n’avons pavoisé ni pour l’Ukraine ni pour Israël, tout en comprenant et respectant les villes qui ont choisi de le faire, souligne Marc Péré, maire (SE) de la commune. Dans la même logique, et a fortiori en période de réserve électorale, nous ne pavoiserons pas demain aux couleurs de la Palestine.”

Il conclut en appelant à une responsabilité étatique : “Toutes les victimes civiles méritent la même compassion, qu’elles soient en Ukraine, en Israël ou à Gaza, et tous les crimes de guerre doivent être condamnés avec la même fermeté. Le gouvernement devrait concentrer ses efforts sur la diplomatie de la paix.”

 

Des prises de position affirmées

La question israélo-palestinienne divise jusque dans le débat politique toulousain.

“Si j’étais maire de Toulouse, le drapeau de la Palestine serait au fronton du Capitole depuis février 2024. Comme pour l’Ukraine, nous aurions voté depuis longtemps une aide humanitaire à Gaza. Il est temps que notre ville revienne du bon côté de l’Histoire”, écrit ainsi François Piquemal, député LFI, sur son compte X.

Le PCF31 réclame également une prise de position du conseil municipal : “Nous souhaitons que vendredi à l’unanimité, le conseil municipal, en soutien aux populations de Tel Aviv et de Ramallah comme à celles d’Israël et de Palestine, adresse un message de paix exigeant le cessez-le-feu de l’armée israélienne.”

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