September 15, 2025

Anciens ministres : salaire, voiture avec chauffeur, secrétaire particulier… Quels sont leurs avantages et combien coûtent-ils à l’Etat ?

l’essentiel
Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu veut mettre fin aux “derniers avantages ‘à vie'” accordés aux anciens ministres. Quels sont-ils ? La Dépêche du Midi fait le point.

Vers une abolition des privilèges ? C’est en tout cas le souhait du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui à peine nommé à Matignon, veut “supprimer les derniers avantages ‘à vie’ qui sont encore accordés à certains anciens membres du Gouvernement”, comme il l’a rappelé ce dimanche 14 septembre sur X.

On ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas.

Beaucoup de choses ont déjà été réglées, notamment concernant les anciens Présidents de la République.

Nous allons supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore…

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) September 14, 2025

Et le désormais ex-ministre des Armées d’expliquer qu'”on ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas”. Mais de quoi parle-t-on précisément ?

Non, les ministres n’ont pas de retraite à vie

C’est l’idée reçue la plus répandue, mais non, il ne suffit pas d’avoir été membre du gouvernement pour toucher une rente à vie. Après la fin de leur mandat, les anciens ministres et l’ex-Premier ministre n’ont pas le droit au chômage, mais continuent de percevoir leurs salaires pendant trois mois.

“À moins que l’intéressé n’ait repris auparavant une activité rémunérée”, précise une ordonnance. Pour rappel, un chef de gouvernement perçoit près de 15 000 euros brut par mois, pour 10 000 euros brut pour un ministre.

Une voiture avec chauffeur sur demande, secrétaire particulier pour les ex-locataires de Matignon

S’ils en font la demande, les anciens chefs de gouvernement peuvent bénéficier, sans limite dans le temps, d’une voiture avec chauffeur à l’issue de leur passage à Matignon, dont les “dépenses afférentes” sont prises en charge par l’Etat. Mais aussi d’un secrétaire particulier pour une durée de 10 ans maximum et jusqu’à l’âge de 67 ans, selon un décret publié le 20 septembre 2019. De facto, Michel Barnier et François Bayrou, âgés de 74 ans, sont exclus de ce dispositif.

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À noter également que les anciens Premiers ministres qui occupent un mandat parlementaire, un mandat d’élu local ou une fonction publique, ne peuvent bénéficier du dispositif.

Une protection policière “sur décision du ministre de l’Intérieur”

Chaque ancien Premier ministre peut prétendre à une protection policière. “Ces mesures de protection ont toutes été accordées sur décision du ministre de l’Intérieur en vertu d’une tradition républicaine non écrite qui prévoit la protection, sans limitation de durée, des anciens Présidents de la République, anciens Premiers ministres et anciens ministres de l’Intérieur”, répondait place Beauvau en 2019 à une question d’une parlementaire.

Quel coût pour l’État ?

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DDM

En additionnant les avantages des treize Premiers ministres éligibles, le coût pour les finances publiques a été d’environ 1,6 million d’euros sur l’année 2024. Soit une hausse de 11 % par rapport à 2023, ce qui s’explique notamment par trois changements de locataires à Matignon.

À noter qu’Edouard Philippe, maire du Havre, et Laurent Fabius, encore président du Conseil constitutionnel, ne pouvaient bénéficier de leurs “privilèges”, et que très partiellement pour Jean Castex, aujourd’hui PDG de la RATP. Il faut par ailleurs ajouter à ces coûts une enveloppe globale de 4,5 millions d’euros pour la protection policière.


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