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Le Nouvel Obs avec AFP
Le président américain Donald Trump sur une base aérienne du Maryland, le 7 septembre 2025. MANUEL BALCE CENETA/AP/SIPA
Donald Trump a annoncé dimanche 7 septembre avoir envoyé un « dernier avertissement » au Hamas pour un retour des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza, le mouvement palestinien se disant pour sa part prêt à négocier sur la base de nouvelles propositions américaines.
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« Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d’accepter également. J’ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n’y en aura pas d’autre ! », a écrit le président américain sur Truth Social.
La Maison-Blanche n’a pas donné plus de détail sur la nature de ces conditions. Mais, selon le site d’information Axios, l’envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff a communiqué une nouvelle proposition la semaine dernière au Hamas pour un accord global sur les otages et un cessez-le-feu avec Israël, par l’intermédiaire d’un militant israélien pour la paix.
Le Hamas assure être « disponible »
Quelques heures après le message du président américain, le mouvement palestinien a confirmé avoir « reçu, via des médiateurs, quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu ».
Le mouvement assure être « disponible » pour « s’asseoir immédiatement à la table des négociations afin de discuter de la libération de tous les prisonniers en échange d’une déclaration claire de la fin de la guerre, d’un retrait complet de la bande de Gaza et de la formation d’un comité de Palestiniens indépendants pour gérer la bande de Gaza, qui commencerait ses fonctions immédiatement ».
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Depuis Israël, le Forum des Familles d’Otages a salué « une véritable avancée ». « La garantie personnelle du président des Etats-Unis est une étape historique sans précédent. Un tel accord favoriserait un règlement régional plus large, assurerait la libération de tous les otages, permettrait aux soldats et aux réservistes de rentrer chez eux », veut croire le Forum dans un communiqué.
Selon l’armée israélienne, 47 captifs restent retenus dans la bande de Gaza, dont 27 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées lors des massacres du 7-Octobre.
La ville de Gaza est la cible de nouvelles frappes
Cette relance de la question des otages survient au moment où sur terrain les opérations continuent de s’intensifier. Un total de 48 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes dimanche dans la bande de Gaza, a déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole de la Défense civile du territoire, Mahmoud Bassal.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé une extension des opérations militaires dans la ville de Gaza, que l’armée affirme désormais contrôler à 40 % mais qui reste à ses yeux un bastion du Hamas.
Selon des estimations récentes de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de la ville. Ni l’armée ni le gouvernement n’ont officiellement annoncé jusque-là le début de l’offensive de grande envergure contre la ville de Gaza approuvée en août, avec comme objectif affiché d’en prendre le contrôle, de venir à bout du Hamas et de libérer les otages restant captifs.
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Sur le front diplomatique, Israël a assuré dimanche qu’une reconnaissance d’un Etat palestinien par des pays occidentaux pourrait pousser l’Etat hébreu à prendre des « mesures unilatérales », sans dire lesquelles
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé en juillet que Paris allait reconnaître un Etat de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre. D’autres pays, dont le Canada, l’Australie et la Belgique, ont ensuite fait part de la même intention. Londres a dit en août qu’il leur emboîterait le pas si une trêve n’était pas conclue à Gaza.
« Des Etats comme la France et le Royaume-Uni qui ont poussé à la soi-disant reconnaissance [d’un Etat palestinien] ont commis une énorme erreur », a dit le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar lors d’une conférence de presse avec son homologue danois Lars Løkke Rasmussen en visite à Jérusalem. « Cela rendrait la paix encore plus difficile à atteindre », a-t-il ajouté.