Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat, en visite dans le Lot ce jeudi, met en évidence les forces vives de ce département pour montrer l’image d’une ruralité qui peut être un moteur économique pour le pays. Exemple concret avec la Soben et son petit robot. La ministre a aussi parlé santé et confirmé “la création d’une première année d’étude en médecine dans tous les départements.” Rencontre.
Un drôle de robot, matérialisé sous la forme d’un petit bus et baptisé City S, a presque volé la vedette à Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat, ce jeudi au sein de l’entreprise Soben, dans la zone économique de Cahors Sud, à Fontanes.
Cette société lotoise dynamique, en pleine extension, avec la création d’un nouveau bâtiment dans la même zone, est dirigée par Benjamin Talon. L’entreprise emploie 40 personnes.

City S : un valet moderne
La Soben a présenté à la ministre déléguée sa chaîne de production de ce genre d’appareil, à vocation sociale, pouvant être mis au service des aînés et des personnes isolées, dans les villages. Bref, en terre rurale, là où City S peut effectuer les courses en supermarché, aux côtés des plus fragiles, en étant ainsi leur valet moderne ramenant leurs achats à leur domicile, avant de regagner sa base.
City S et a tapé dans l’œil de la ministre déléguée, de la préfète du Lot, Claire Raulin, du sénateur Jean-Marc Vayssouze, de Jean-Luc Marx, maire de Cahors et de Geneviève Lasfargues, conseillère régionale, venus assister, avec d’autres élus locaux, à la démonstration concluante d’une ruralité qui avance.
La Soben considérée par la ministre comme “une pépite industrielle”
Françoise Gatel a la ruralité dans la peau. Elle connaît ses dossiers et cite le Lot en exemple. “La ruralité représente 88 % des communes de France et plus de 20 millions de Français. 31 % de l’industrie est installée dans les zones rurales. On en a un bel exemple ici, tant en termes de dynamisme productif que d’inventivité. Ces robots, qui rendent la vie plus facile, sont des modèles dans le domaine de la transition écologique et ont une véritable valeur sociale. Le Lot possède un tissu industriel très significatif. L’État a détecté ici, avec cette entreprise, une véritable pépite industrielle. Nous devons absolument pérenniser cette activité. Il y a certes le tourisme et l’hôtellerie, mais l’industrie, avec cette société conquérante, revêt une force vive économique en matière d’innovation.”

Plus largement, toujours sur le thème de la ruralité, la ministre déléguée a évoqué l’emploi des jeunes avant de se rendre à Prayssac. La commune, labellisée « Petite ville de demain », symbolise les capacités du territoire à accueillir de nouveaux arrivants, des jeunes en l’occurrence, à condition que des métiers attractifs leur tendent les bras.
L’option santé au lycée Jean-Lurçat de Saint-Céré : “Une ouverture pour aller plus loin”
Françoise Gatel affiche une certaine confiance : “Il y a déjà et il y aura des emplois exceptionnels. L’idée, en priorité, c’est d’inciter les jeunes lotois à rester sur leur territoire. La nécessité c’est de renforcer l’accès aux soins. Je salue l’initiative d’une expérimentation suivie par l’Éducation nationale et le ministre de la santé. Expérimentation qui a consisté en la création d’une option sur les métiers de la santé au lycée Jean-Lurçat à Saint-Céré. C’est important que dans ces établissements ruraux, les jeunes puissent déjà découvrir ces professions. C’est une ouverture pour aller plus loin. Cette initiative sera suivie par la création d’une première année d’étude en médecine dans tous les départements. Cela va se déployer au fur et à mesure. C’est un projet important que l’État souhaite accompagner. Cette première année d’étude ne se déroulera donc plus exclusivement dans les grandes villes.”
“Avec moi ou pas, il faudra toujours défendre la ruralité”
Quid cependant de la continuité des chantiers sur lesquels planche la ministre, si un éventuel remaniement ministériel, après le vote de confiance à François Bayrou, le 8 janvier, lui réserve un autre sort ?
“Je suis une élue locale depuis longtemps. Je n’agis pas par opportunisme au service de la ruralité. J’ai été sénatrice comme aujourd’hui Jean-Marc Vayssouze est aussi Sénateur. On peut agir à tous les niveaux. J’ai présenté le bilan des engagements d’Elisabeth Borne et j’ai proposé une poursuite du plan France Ruralité. Alors, vous savez, avec moi ou pas, avec ou sans responsabilités gouvernementales, il faudra toujours défendre la ruralité. Je ne sais pas si ce gouvernement a de l’avenir. Mais je sais que si notre pays tient à son avenir, il devra s’appuyer sur la force de sa ruralité.”
Françoise Gatel a le sens de la formule et la farouche envie de continuer à aider la ruralité à progresser et innover. En résumé, tirer le pays vers le haut.