C’était il y a dix ans : le 3 septembre 2015, la photo d’un enfant retrouvé mort la veille sur une plage de Turquie émouvait la planète. Il s’appelait Aylan Kurdi, il était syrien, sa famille fuyait la guerre. Est-ce qu’une photo peut changer le cours des choses ? L’image d’une autre enfant, Kim Phuc, la petite fille brûlée au napalm pendant la guerre du Vietnam, avait jadis ébranlé les consciences. Plus tard, les politiques, aux Etats-Unis ou en Europe, décideraient d’accorder l’asile aux boat people venus du Sud-Est asiatique. Alors, après la diffusion de la photo d’Aylan, c’est vrai, on y avait cru.
Pendant quelques semaines, il y avait eu un élan de compassion mondial. L’Allemagne ouvrait ses frontières. « Wir schaffen das [“Nous y arriverons”] », promettait la chancelière Angela Merkel le 31 août 2015. Et puis était venu le 13-Novembre. Les discours s’étaient retournés. Un journal satirique c…

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