September 1, 2025

TÉMOIGNAGES. "C’est devenu l’enfer de vivre ici"… À cause de la passerelle et des nouvelles nuisances, les riverains du Castelviel à Albi sont excédés

l’essentiel
Depuis l’ouverture de la passerelle d’Albi, les riverains du quartier du Castelviel n’en peuvent plus. Incivilités, bruits ou absence de végétalisation sont autant de choses dont ils espèrent pouvoir discuter avec la mairie rapidement, faute de quoi certains partiront.

Le 26 mai dernier, tout Albi célébrait avec joie l’ouverture de la nouvelle passerelle au-dessus du Tarn, reliant les quartiers albigeois du Castelviel et de Pratgraussals. Les riverains du Castelviel, aussi enthousiastes que les autres, étaient alors loin de se douter que trois mois plus tard, ce nouvel aménagement à 12 millions d’euros allait leur gâcher la vie.

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“Aujourd’hui, je regrette d’avoir acheté ma maison dans le quartier. Si j’avais cinq ans de moins, j’aurais vendu sur-le-champ. C’est devenu l’enfer de vivre ici”, peste Catherine, habitante des alentours de la place Savène depuis deux décennies. Ce sentiment de ras-le-bol, l’Albigeoise le partage avec de nombreux voisins de son quartier.

Patrick Andrieu-Rup, le président de l’association Butte du Castelviel, a, la semaine dernière, rassemblé une partie d’entre eux afin qu’ils puissent témoigner. En réalité : “Ce n’est pas la passerelle en elle-même qui pose problème. On est ravis qu’elle soit là !” Ce qui les gêne, ce sont “les conséquences de son ouverture, qui ont décuplé les nuisances autour de la place du Château.”

Un collectif de plusieurs riverains du Castelviel dénonce les nuisances récurrentes depuis plusieurs mois.
Un collectif de plusieurs riverains du Castelviel dénonce les nuisances récurrentes depuis plusieurs mois.
DDM – Samuel Cadène

Le président raconte : “Le quartier est devenu excessivement minéral, avec peu de végétation, or, nous avions demandé plus d’arbres. Résultat, la place du Château est devenue un îlot de chaleur où il fait vite 50 degrés l’été.”

Pour d’autres habitants, c’est surtout le bruit qui transforme leur quotidien en épreuve. Jacques souligne : “Avec les restaurants installés, le bruit s’est amplifié. Entre la musique, les concerts, etc, on a chaud chez nous et on ne peut pas ouvrir nos fenêtres le soir pour aérer, sinon, on ne dort pas.”

“L’été, je fuis ma maison”

Basile est propriétaire de deux appartements qu’il loue près de la place Savène. Le Tarnais l’affirme : deux de ses locataires ont décidé de déménager “à cause des nouvelles nuisances du quartier”. Ce constat rejoint celui de Catherine, qui décrit une dégradation de sa qualité de vie. “L’été ici, c’est l’enfer. J’ai une terrasse dont je ne peux plus profiter et j’en suis arrivée au point où je fuis mon domicile le plus souvent possible.”

En plus de cela, les riverains doivent composer avec “la multiplication des navettes touristiques intrusives et bruyantes” et les incivilités sous leurs fenêtres, comme “la vitesse excessive de tous les types de véhicules”. À ces nuisances s’ajoutent des comportements plus problématiques encore, vécus comme une véritable intrusion dans la vie privée des habitants. Excédée, Martine en est arrivée à “jeter des seaux d’eau sur les gens qui prennent l’impasse Azémar pour les toilettes publiques.”

En mai dernier, la terrasse d’un restaurant empêchait le passage près du hashtag, notamment pour les fauteuils roulants.
En mai dernier, la terrasse d’un restaurant empêchait le passage près du hashtag, notamment pour les fauteuils roulants.
DR

Une partie de ces nuisances, auxquelles s’ajoutent les difficultés d’accessibilité de la place du Château “impossible à emprunter avec un fauteuil roulant, une poussette ou un vélo au moment de descendre les marches ou de contourner le hashtag Albi”, a été signalé à la mairie en avril dernier, dans un courrier que La Dépêche a pu consulter. La réponse d’Enrico Spataro, adjoint à la vie des quartiers, notamment au sujet de la végétalisation, n’avait fait qu’exacerber la frustration générale.

Un quartier “pensé pour les touristes”

Aujourd’hui, les riverains du Castelviel regrettent que leur quartier “soit davantage pensé pour les touristes” que pour eux et certains songent à déménager.

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In fine, avant d’en arriver là, ils demandent audience à la mairie “pour faire le point sur les trois premiers mois de cohabitation avec la passerelle”. Contactée, la mairie d’Albi précise néanmoins qu’elle “ne souhaite pas répondre à ces exagérations et ces propos manifestement outranciers et déplacés à l’encontre des Albigeois et visiteurs qui empruntent la passerelle et la rue du Castelviel.”

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