La start-up française ViridiT a développé un moteur d’envoi d’e-mails de masse baptisé Kimzee, basé à Vic-Fezensac (Gers). “Plus sûr, moins coûteux et surtout deux fois moins énergivore” que les solutions actuelles, l’outil entend concurrencer les géants internationaux tout en revendiquant une souveraineté numérique.
“Actuellement, 350 milliards d’e-mails sont envoyés chaque jour dans le monde, et il n’y a aucun mail en France qui n’est pas ouvert par une société américaine”, lance Pierre-Antoine Gardiolle, à la tête de la start-up ViridiT. Fondée en 2020, elle a mis au point cette année un moteur d’envoi de courriels de masse (newsletters, e-mail transactionnel…) innovant baptisé Kimzee, basé à Vic-Fezensac (Gers).
L’objectif : rendre l’e-mail plus sûr et plus efficace. “Nous utilisons propre SMTP (Simple Mail Transfer Protocol), c’est une sorte machine à laver pour les e-mails qui nettoie les messages, les sécurise et les optimise avant envoi”, ajoute le fondateur. Autre argument de poids : un coût annoncé 25 % inférieur aux concurrents.
Un atout écologique majeur
Le cœur de l’innovation réside aussi dans la sobriété énergétique. Les technologies actuelles, créées dans les années 1980-1990, n’ont pas été conçues pour gérer des centaines de milliards de mails quotidiens. Résultat : elles consomment énormément. Avec son moteur, Viridity promet de diviser cette consommation par deux.
“Si aujourd’hui l’e-mail consomme l’équivalent de quinze réacteurs, avec nous, ce serait sept”, avance le chef d’entreprise. Un atout dans un secteur où l’empreinte écologique est rarement mise en avant. Cette démarche a valu à la société d’obtenir le label Green Tech Innovation délivré par le ministère de l’Écologie.
Un ancrage local
100 % Made in France, ViridiT revendique également un fort ancrage territorial. “On est très bien dans le Gers, et on compte rendre au territoire ce qu’il nous donne”, insiste Pierre-Antoine Gardiolle, qui prévoit la création d’emplois locaux, notamment pour le support technique. L’entreprise a déjà rencontré des élus et participera prochainement à la réunion des maires de France afin de promouvoir sa vision de la souveraineté numérique.
En quelques mois, VeridiT a commencé à s’imposer comme un acteur prometteur dans un secteur dominé par des géants étrangers. “On commence déjà à avoir des gros clients, notamment des grosses marques dans le cosmétique et le prête à porter, conclut Julien Arnaud, responsable du développement commercial. On a aussi quelqu’un en Californie pour le marché américain et une branche va s’ouvrir au Canada, côté Québec, à partir de septembre.”