Plus d’un an après la mort d’un père de famille, tué à coups de couteau sur le parking d’un Super U, à Onet-le-Château, (Aveyron), le meurtrier présumé est renvoyé devant les assises, à Rodez. Cet intérimaire à la dérive est également poursuivi pour tentative de meurtre sur la conjointe de la victime.
Un père tué pour rien, sa famille détruite à vie et un accusé aux abois. Le drame d’Onet-le-Château, il y a plus d’un an, est un immense gâchis. Une tragédie qui laisse sans voix face à la violence aveugle d’une rare intensité.
Le 16 mars 2024, Cédric Coutouly, père de famille albigeois de 45 ans, est tué à coups de couteau, par le conducteur d’un fourgon, devant le Super U d’Onet-le-Château, (Aveyron). Une scène effroyable en plein jour. Plus d’un an après ce drame, le meurtrier présumé, Bradley Fortunato, ivre au moment des faits, est renvoyé devant la cour d’assises de l’Aveyron après l’ordonnance de mise en accusation signée par le juge d’instruction de Montpellier, cet été.
Cet intérimaire âgé de 23 ans, au moment des faits, est poursuivi pour un double crime : le meurtre de Cédric Coutouly, et une tentative de meurtre sur l’épouse de ce dernier. Le procès pourrait avoir lieu courant 2026. Mais cette ultime étape marque la fin de plus d’un an d’instruction d’un dossier douloureux marqué par la mort d’un homme dont le seul tort était de venir en aide à une première victime agressée par le mis en cause, sur le parking du supermarché. Une affaire de violence gratuite qui se termine dans un bain de sang, sous les yeux horrifiés de Virginie, la compagne de Cédric et de leur fils de 13 ans.
Bière et whisky
Ce jour-là, cette famille tarnaise sans histoire revient de vacances dans les Alpes. Le couple décide de faire une halte au Super U d’Onet-le-Château, pour acheter de quoi déjeuner le lendemain. Sur ce parking, le conducteur d’un fourgon fait des embardées et manque de renverser un piéton.
Ce dernier est violenté par l’automobiliste ivre. Choqués et témoins de la scène, Cédric et Virginie proposent de l’aide à la victime en voulant appeler la police. Fou de rage, l’agresseur se porte à hauteur du couple, sort un couteau et s’en prend au père de famille. Virginie s’interpose. Elle reçoit un coup de lame sur la poitrine et son mari gît au sol, mortellement touché à l’abdomen par la dague de son assaillant.
Scène cauchemardesque qui se déroule sous les yeux du fils du couple. Malgré les soins prodigués par sa compagne et l’arrivée des secours, Cédric décède quelques minutes plus tard. L’homme au fourgon est interpellé en début de soirée. Dépressif séparé de ses enfants, Bradley Fortunato venait de consommer un litre de bière et une bouteille de whisky.
Violences familiales
Durant l’instruction, cet homme domicilié chez sa mère, en Aveyron, est en proie à des problèmes personnels. Mais qui, à eux seuls, ne peuvent expliquer un tel déchaînement de violence. Fortunato traîne son mal-être depuis plusieurs années, sombrant dans l’alcool et les drogues. “Tendance à la colère, troubles comportementaux, immature et marqué par une histoire familiale violente”, observe le collège de spécialistes qui l’a examiné en détention. Victime d’un père qui terrorisait le foyer, Fortunato aurait subi de nombreuses violences étant plus jeune.
Quelques mois avant les faits, sa compagne l’avait quitté et il vivait séparé de ses enfants. Lors de ses interrogatoires, il dit ne se souvenir de rien en raison de l’alcool, juste “d’avoir reçu un coup de poing” et ne livre aucune autre explication. Confronté aux images accablantes de la vidéosurveillance, il concède “c’est pas terrible ce que je fais…” Contactés, ses avocats n’ont pas donné suite à nos sollicitations. “Un père de famille est tué sous les yeux de ses proches, il s’agit d’un crime gratuit et sauvage qui a détruit une famille entière”, se désolent, pour la partie civile, Mes Alexandre Martin et Emmanuelle Franck. L’accusé encourt la perpétuité.