Un incendie de forêt à Veiga das Meas, dans le nord-ouest de l’Espagne, le 16 août 2025. LALO R. VILLAR/AP/SIPA
Des milliers de pompiers – appuyés par des militaires –, des hélicoptères et des avions prêtés par les pays voisins mènent toujours, lundi 18 août, une lutte inlassable contre les flammes qui dévorent l’ouest de l’Espagne et le Portugal.
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« Ces incendies ne sont plus des anomalies : ils sont les symptômes visibles du réchauffement en cours »
« Nous avons actuellement 23 incendies actifs de niveau 2 » sur 4, ce qui désigne des feux représentant une menace grave et directe pour la population, a résumé, lundi matin à la télévision publique TVE, Virginia Barcones, directrice générale de la Protection civile et des urgences en Espagne.
Les incendies qui frappent l’Espagne sont entrés dans une phase plus intense depuis le 10 août, avec des températures qui ont atteint jusqu’à 45 °C dans le sud du pays, et se concentrent dans les régions de la Galice (nord-ouest), de Castille-et-León (nord-ouest) et d’Estrémadure (ouest). Ils ont entraîné l’évacuation de milliers de personnes et des dizaines de milliers d’hectares ont été dévastées.
En Espagne, une femme tente d’éteindre l’incendie autour de chez elle. ELENA FERNANDEZ/ZUMA/SIPA / ELENA FERNANDEZ/ZUMA/SIPA
Selon l’agence météorologique espagnole Aemet, lundi sera le « dernier jour » de la vague de chaleur, qui a duré deux semaines et fait grimper les températures jusqu’à 45 °C dans certaines régions du sud du pays et 40 °C dans de nombreux autres endroits.
Au moins six morts
Au cours des dernières heures, ces sinistres ont fait deux nouvelles victimes : un pompier en Espagne et un autre au Portugal, faisant grimper le bilan à quatre décès dans le premier pays et deux dans le second. En Espagne, le pompier est mort lorsque son véhicule, chargé d’eau, s’est renversé dans la province de León. Il faisait partie d’un convoi qui quittait les lieux de l’incendie pour se reposer en empruntant une piste forestière très pentue et a fini par tomber dans un ravin.
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Au Portugal, un pompier est décédé dimanche dans un accident de la route qui a fait deux blessés graves parmi ses collègues, selon le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa. Le pays combat principalement un grand incendie près d’Arganil, dans le centre du pays, où sont mobilisés la moitié des 2 000 pompiers sur le terrain.
La ligne de feu vu du ciel au Portugal. /AP/SIPA / /AP/SIPA
Aide européenne
La semaine dernière, l’Espagne a sollicité l’aide de ses partenaires européens. Des moyens aériens de France, d’Italie, de Slovaquie et des Pays-Bas sont venus en renfort dans le pays, tandis que le Portugal a reçu un soutien aérien de la Suède et du Maroc. « C’est une situation très difficile, très compliquée », a expliqué à TVE la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, évoquant la « virulence » et l’« ampleur » des incendies, ainsi que la fumée, visible depuis l’espace qui complique « les interventions par voie aérienne ».
Plus de 70 000 hectares ont brûlé ces derniers jours en Espagne, rapporte « Le Monde ». A titre de comparaison, l’incendie dans le massif des Corbières en France avait parcouru 16 000 hectares avant d’être fixé.
En Espagne toujours, les flammes ont déjà ravagé plus de 343 000 hectares depuis le début de l’année, un nouveau record pour le pays. Jusqu’à présent, l’année 2022 avait été la pire sur le front des incendies (306 000 hectares calcinés), selon le Système européen d’information sur les feux de forêt. Le Portugal, lui, détient le record européen, depuis le début des relevés en 2006, avec 563 000 hectares brûlés en 2017, lors d’incendies qui ont fait 119 morts. Depuis le début de l’année, plus de 560 000 hectares ont brûlé dans les deux pays.
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