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Des personnes en deuil se recueillent devant le corps du journaliste palestinien Hassan Eslaiah, tué lors d’une frappe israélienne sur l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. JEHAD ALSHRAFI/AP/SIPA
« Depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim. » Par ce communiqué, posté ce lundi 21 juillet sur X, la Société des Journalistes (SDJ) de l’Agence France-Presse (AFP) cherche à alerter sur l’état de santé de ses collaborateurs présents dans la bande de Gaza, touchés par la famine.
Depuis le départ de ses journalistes titulaires de l’enclave courant 2024 – la presse internationale n’est pas autorisée sur le territoire –, l’AFP travaille avec un pigiste texte, trois photographes et six pigistes vidéo. Même s’ils perçoivent un salaire de l’AFP, « il n’y a rien à acheter ou alors à des prix totalement exorbitants », précise le texte de la SDJ, « le plus gros problème est le manque de nourriture et d’eau. »
« Nous risquons d’apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens », s’inquiète l’agence.
« Sortir de cet enfer »
Dans le communiqué, la SDJ prend l’exemple de Bashar, 30 ans, collaborateur pour l’AFP depuis 2010, d’abord comme fixeur puis comme photographe. « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler », explique-t-il dans un message publié sur Facebook samedi 19 juillet.
Ce dimanche, Bashar a indiqué à l’un des membres de la SDJ de l’AFP : « Je souhaiterais que M. Macron puisse m’aider à sortir de cet enfer. »
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Selon un décompte de plus de 200 organisations de défense de la liberté de la presse et de rédactions internationales, dont Reporters sans Frontières et du Comité pour la Protection des Journalistes, près de 200 journalistes palestiniens ont été tués en vingt et un mois par l’armée israélienne dans l’enclave, dont au moins 45 dans l’exercice de leur profession. Selon l’ONU, les quelque 2,4 millions d’habitants de Gaza sont menacés de famine.