Un accident tragique a endeuillé une station de ski au Monténégro, où un télésiège a causé la mort d’un touriste allemand. Le même accident pourrait-il arriver en France ?
Les amateurs de glisse retrouvent cette année encore le chemin des sommets. Mais ce loisir hivernal vient d’être endeuillé par un accident tragique ce samedi 20 décembre, au nord du Monténégro, où un Allemand de 34 ans a trouvé la mort après une chute mortelle depuis un télésiège. La nouvelle a fait les gros titres de la presse d’outre-Rhin car la victime est Sebastian Hertner, un footballeur professionnel célèbre.
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L’exploitation a repris dès le lendemain
S’agit-il d’une défaillance technique imprévisible ou d’une erreur malencontreuse ? Pour une raison encore inconnue, le siège double où avaient pris place Sebastian Hertner et son épouse s’est soudainement décroché pour glisser en arrière. Lancé à pleine vitesse, l’équipement a violemment percuté celui qui le suivait. Sous la force de l’impact, l’homme a été éjecté dans le vide avant de faire une chute mortelle de 70 mètres.
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Rados Zugic, maire de la ville de Zabljak qui accueille la station, affirme que l’incident est traité avec la plus grande sérieux. “Nous exigeons une enquête complète et transparente pour déterminer qui est responsable”, a-t-il déclaré. Cependant, le journal serbe Blic rapporte que l’exploitation a repris dès le lendemain de l’accident. Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir les médias nationaux.
Un rapport de 2011 pointait déjà les risques
La vétusté des infrastructures de la station a rapidement été pointée du doigt. Un rapport datant de 2011, relevé par le média monténégrin indépendant Vijesti, qualifiait alors l’état des téléphériques de Savin Kuk de “déplorable”. Dans l’analyse, les experts martèlent à plusieurs reprises que les remontées mécaniques ne répondaient plus aux normes internationales depuis bien longtemps.
“Si les téléphériques de la station avaient été situés en Europe occidentale ou centrale, ils auraient fait l’objet d’une fermeture administrative immédiate”, peut-on lire dans le rapport vieux de quatorze ans. Mais n’étant pas membre de l’Union européenne, le Monténégro fixe ses propres réglementations en la matière. Confrontés aux conclusions accablantes par le média Vijesti, les autorités policières monténégrines et le parquet n’ont, pour l’heure, apporté aucune réponse aux questions soulevées par l’accident de Sebastian Hertner.
Le même accident pourrait-il arriver en France ?
Dans l’état actuel de la réglementation française, je ne vois pas un accident similaire se produire”, rassure Michel Gorguef, directeur d’exploitation de la station Ax 3 Domaines, en Ariège. La France suit certes les normes européennes, mais impose également ses propres exigences, souvent plus strictes. “Pour avoir travaillé en Espagne, je peux vous assurer que la France est encore plus rigoureuse”, ajoute-t-il.
L’Hexagone bénéficie en effet de l’expertise du STRMTG, un service à compétence nationale rattaché au ministère de la Transition écologique, chargé de superviser les contrôles en exploitation. “Il existe bien des contrôles : avant chaque départ de gare, on vérifie, par exemple, que la pince est bien serrée sur le câble”, précise le directeur. Si le risque zéro n’existe pas, il reste convaincu que les télésièges sont “le mode de transport le plus sûr”.

