Un bloc de béton jaune constituant la ligne jaune depuis l’instauration du plan Trump. BASHAR TALEB / AFP
C’est une ligne qui fait polémique depuis semaines déjà. Voilà une déclaration qui risque de jeter de l’huile sur le feu. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir, a affirmé dimanche que la Ligne jaune de démarcation dans la bande de Gaza était la « nouvelle frontière » avec Israël, selon un communiqué militaire.
S’exprimant dans la bande de Gaza face à des soldats réservistes, le lieutenant-général Zamir a déclaré que « la Ligne jaune constitue une nouvelle frontière – une ligne de défense avancée pour les localités (israéliennes) et une ligne d’attaque », selon ce communiqué.
Les troupes israéliennes sont censées, en vertu de l’accord de trêve avec le Hamas, se retirer par étapes de la bande de Gaza, après un premier retrait de l’armée israélienne, depuis la zone du territoire gazaoui matérialisé par la Ligne jaune, qui a suivi l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre. A ce titre, la ligne jaune devait donc être temporaire, comme le prévoyait le plan Trump ayant permis le cessez-le-feu, avant le déploiement d’une Force de stabilisation internationale (ISF).
Si cette nouvelle frontière était actée, Israël amputerait, de fait, l’enclave gazaouie d’environ 53 % de sa surface. La superficie de la bande de Gaza serait donc divisée par deux.
La zone côtière à l’intérieur de la ligne jaune ne représente que 47 % du territoire de l’enclave palestinienne.
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« Déradicaliser Gaza »
Une déclaration qui intervient alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait dit plus tôt ce dimanche espérer passer « très bientôt » à la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, parrainé par les Etats-Unis.
« Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza » et « nous attendons très bientôt de passer à la deuxième phase, qui est plus difficile ou tout aussi difficile », avait-il souligné, à l’issue d’une rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz à Jérusalem.
Benyamin Netanyahou aux côtés du chancelier allemand Friedrich Merz, ce dimanche 7 décembre. MICHAEL KAPPELER / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
La deuxième phase de l’accord, appuyé sur le plan de paix du président américain Donald Trump, prévoit d’une part le désarmement du Hamas et la démilitarisation de Gaza. Mais donc aussi le déploiement d’une force internationale dans le territoire palestinien et le retrait de l’armée israélienne.
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Avant une troisième phase qui consiste, selon le Premier ministre à « déradicaliser Gaza, quelque chose que beaucoup pensaient impossible. Mais cela a été fait en Allemagne (…) cela peut être fait à Gaza aussi, mais bien sûr, le Hamas doit être démantelé ».
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L’offensive israélienne menée en représailles a fait 70 360 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

