Au terme de la première lecture du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée, le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou alerte sur une dérive du déficit, qui pourrait grimper à 24 milliards d’euros en 2026. Il appelle les parlementaires à la responsabilité.
Le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 inquiète le ministre du Travail. Dans un entretien publié ce jeudi soir par Le Parisien, Jean-Pierre Farandou reconnaît que le déficit pourrait finalement dépasser les prévisions initiales. Alors que le gouvernement visait une réduction du solde négatif de 23 à 17 milliards d’euros, les dernières estimations font désormais état d’un trou pouvant atteindre 24 milliards. “Il nous manque beaucoup d’économies que l’on peine à faire voter”, admet le ministre.
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Cette alerte intervient au lendemain de la fin de l’examen du texte en première lecture à l’Assemblée nationale. Les députés ont adopté plusieurs modifications qui aggraveraient nettement la situation financière. Selon Thibault Bazin (LR), rapporteur général de la commission des Affaires sociales, les changements opérés par les élus creuseraient le déficit de 6,8 milliards d’euros par rapport au projet initial. “Nous passerions d’un déficit de 17,5 milliards prévu par le gouvernement à environ 24,3 milliards”, a-t-il détaillé.
“Un pas vers l’autre”
Face à cette perspective, Jean-Pierre Farandou appelle les groupes politiques à revoir leur position lors du retour du texte dans l’hémicycle en décembre. “Quand la copie finale arrivera à l’Assemblée, tout le monde devra faire un pas vers l’autre”, insiste-t-il, exhortant à “la responsabilité de tous les parlementaires”. Le Sénat examinera pour sa part la version modifiée par les députés dès la semaine prochaine.
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Le ministre a également été interrogé sur l’autre chantier sensible du moment : l’évolution du dispositif des ruptures conventionnelles dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage. Selon lui, ces ruptures “se sont beaucoup développées”, au point que les allocations versées aux salariés qui en bénéficient représentent aujourd’hui “un quart des versements” du régime. Une situation qui laisse craindre “une forme de dérive”, estime-t-il.
EXCLU Le ministre du Travail confie ses “inquiétudes” sur le déficit de la Sécu,aggravé par les débats a l’Assemblee. Il s’élèverait,en l’état,à 24Mds€. Il hausse aussi le ton sur le MEDEF et tend la main pr la prime Noël. Coprod @AurelieLebelle https://t.co/b75oxp8382
— Thomas Soulié (@thomassoulie) November 13, 2025
Le gouvernement souhaite donc que les partenaires sociaux s’emparent rapidement du sujet. Objectif : identifier, “d’ici à la fin de l’année”, des mesures permettant de dégager “quelques centaines de millions d’euros” d’économies. “Toutes les pistes me vont bien”, assure Jean-Pierre Farandou, qui entend avancer vite sur ce dossier tout en poursuivant la recherche de compromis sur le budget de la Sécu.