L’ancien Premier ministre Gabriel Attal propose de verser 1000 euros à la naissance de chaque enfant. La somme serait destinée à préparer leur future retraite. Des pays étrangers appliquent déjà cette méthode.
Un chèque de 1000 euros dans le couffin de chaque nouveau-né ? L’idée paraît saugrenue à première vue. Elle émane de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, devenu président du parti Renaissance (ex-LREM). Dans le cadre du projet de loi de finances 2026, il suggère que l’État verse une somme de 1000 euros à chaque enfant pour l’aider à financer en partie sa future retraite. On vous explique.
Que propose Gabriel Attal ?
L’ex-Premier ministre propose “la création d’un fonds souverain français destiné à instaurer une retraite partiellement fondée sur la capitalisation, en complément du système actuel par répartition”. Ce fonds serait “abondé automatiquement à hauteur de 1000 euros pour chaque enfant naissant en France, sans condition de ressource”. L’idée est que chaque Français, dès sa naissance, dispose d’un capital personnel, “collectif et sécurisé”, et dans le même temps “oriente l’épargne vers le financement de l’économie française, notamment les entreprises stratégiques, les infrastructures et la transmission énergétique”.
À lire aussi :
Si les députés votent la suspension de la réforme des retraites, qu’est-ce qui change pour les Français ?
L’argent serait-il disponible ?
Les 1000 euros seraient investis dans un compte actions, bloqué jusqu’à la retraite. Ils ne seraient donc pas disponibles au cours de la vie. Les parents et grands-parents pourraient compléter la somme, jusqu’aux 18 ans de l’enfant, en profitant d’un abattement fiscal.
Combien cette mesure coûterait-elle à l’État ?
Le coût de la proposition de Gabriel Attal est évalué à 660 millions d’euros par an. Le chiffre a été calculé sur la base des données de l’Insee et des 660 800 naissances en Franc en 2024.
À lire aussi :
Pensions de retraite : Cnav, Carsat, Agirc-Arrco… le calendrier complet des versements en 2026
Est-ce la fin du système de retraite par répartition ?
Le but affiché n’est pas de mettre fin au système actuel de retraite par répartition, mais d’orienter le système de retraite français vers la retraite par capitalisation obligatoire. “La capitalisation, c’est permettre aux Français de mettre de côté de l’argent pour leurs propres retraites”, explique Gabriel Attal.
À lire aussi :
Dix euros par mois jusqu’à 67 ans ? L’Allemagne veut préparer la retraite de ses enfants dès l’âge de six ans
Ce système existe-t-il à l’étranger ?
Un dispositif analogue existe aux États-Unis. Une loi de Donald Trump, votée au printemps, instaure la “big beautiful bill”. En Allemagne, le gouvernement envisage d’appliquer une mesure similaire en réformant son système de retraite en 2026. L’État allemand envisage de verser 10 euros par mois à chaque enfant à partir de l’âge de 6 ans. À 18 ans, libre à lui de continuer à alimenter le compte à ses frais. Objectif : compenser la faiblesse des pensions de base. L’âge de la retraite est fixé à 67 ans outre-Rhin.

