Auteur de deux passes décisives et précis au pied, l’arrière du Stade Toulousain a été déterminant ce samedi 8 novembre face aux Sud-Africains, mais n’a pu empêcher une nouvelle défaite des siens au Stade de France face aux doubles champions du monde (32-17).
Les retrouvailles devaient forcément avoir une saveur particulière. Deux ans après cette transformation contrée dont on a beaucoup parlé, que les Springboks ne se sont d’ailleurs pas privés d’exhumer avant leur retour à Saint-Denis, terre de leur deuxième sacre mondial consécutif, Thomas Ramos et les siens faisaient de nouveau face à leurs bourreaux.
La dette ne pourra être soldée qu’en 2027 mais la soirée d’hier soir aurait pu permettre de tourner des pages un peu plus vite. Elle a malheureusement rappelé à quel point ces Boks étaient forts, même à 14 pendant une mi-temps.
Et l’arrière, sur la lancée de son exceptionnelle saison 2024/2025, qui l’avait vu devenir meilleur marqueur de l’histoire des Bleus le soir du sacre dans le Tournoi face à l’Ecosse (450 points), a pourtant presque tout bien fait pour mettre les siens sur le chemin d’un succès avant que la supériorité sud-africaine ne lui saute au visage, lorsqu’il est revenu tête basse dans son en-but après que Grant Williams se soit échappé derrière un maul pour enfoncer le clou (25-17, 72).
Deux essais offerts à Penaud
Bien avant cela, quand ce diable Cheslin Kolbe est venu lui prendre la première chandelle du match sur la tête (1), on aurait pu croire à mauvais clin d’œil du destin. Mais le Mazamétain a rapidement repris le contrôle, faisant parler toute sa classe pour offrir le premier essai du match à son grand copain Damian Penaud, qui effaçait par la même occasion Serge Blanco des tablettes avec un historique 39e essai en équipe nationale.
Inversant le jeu sous la pression et prenant à revers la défense des Boks, il adressait au Girondin un par-dessus au rebond parfait dans le dos de Kurt-Lee Arendse (7-0, 4).
Sûr dans ses couvertures du troisième rideau, il aurait sans doute pu faire preuve d’un peu plus de rigueur défensive sur une “chasse” après un long dégagement pour enfermer Damian Willemse dans ses “22”.
Appliqué à réciter la stratégie française en usant des jeux au pied dans le dos de la défense sud-africaine (16, pour Louis Bielle-Biarrey puis Penaud), c’est à la main qu’il a de nouveau débloqué la situation. Largement en profondeur après une pénaltouche, il profitait des transmissions rapides de Gaël Fickou puis Romain Ntamack pour ajuster une longue passe à l’ailier de l’UBB pour son doublé synonyme de 40e essai qu’il prenait le soin de transformer avec l’aide du poteau (14-6, 27).
Alors qu’il se trouvait en couverture à l’opposé, le compétiteur qu’il est se montrait furieux du manque de circulation au bord d’un ruck offrant à Cobus Reinach la possibilité de ramener les siens à portée de fusil après avoir pris de vitesse Emmanuel Meafou et Régis Montagne et effacé Penaud d’un par-dessus (13-14, 33) .
Pas vraiment de quoi le sortir de son match, sécurisant toujours le fond du terrain (35, 39). Et alors qu’il venait de s’embrouiller avec Reinach et s’attendait à voir la meilleure équipe du monde rentrer en tête au repos (40), il provoquait malgré lui le carton rouge de Lood de Jager, étant la victime d’une charge assassine une trentaine de secondes en amont (39).
Froid pour un arrêt de volée sous pression sous ses poteaux (42), juste avant une tentative de relancée un peu osée mais sans conséquence, il se montrait galvanisé par la pénalité récupérée par ses coéquipiers, se retournant sitôt l’avoir envoyée en direction des perches (17-13, 59). Mais ça, c’était avant que la puissance sud-africaine ne s’exprime, faisant payer aux Bleus leur infériorité numérique.