La réforme de la Fédérale 2 féminine provoque des scores spectaculaires en ce début de saison. Des équipes marquent 80 points à chaque match quand d’autres n’en ont toujours pas inscrit. Derrière les écarts, un réajustement des niveaux s’opère. Les clubs saluent un système jugé plus juste.
91 à 0, 45 à 0 puis 93 à 0. Ce n’est qu’un exemple, mais ce sont les scores des trois rencontres du Castres Olympique féminin depuis le début de la saison. Dans la Haute-Garonne voisine, les féminines de Saint-Jory ont encaissé un 135 à 0, et le rassemblement Toulouse Cheminots Balma a encaissé un 94 à 5. C’est un constat qui n’est pas forcément neuf, mais qui semble plus prégnant en cette première partie de saison : les scores fleuves se multiplient dans cette Fédérale 2 féminine. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est une bonne chose.
Elles marquent 76 points par match en moyenne
Voici pourquoi : les saisons précédentes, l’ensemble des équipes engagées en Fédérale 2 se retrouvaient dans une poule pour l’ensemble de la saison. Et dans ces poules, il n’était pas rare de voir des scores conséquents. Sauf que cette année, une réforme de la Fédérale 2 a instauré des brassages de début de saison : six poules, dans toute l’Occitanie, où s’affrontent pendant quatre à cinq matchs les équipes.
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“C’est très cohérent et très intéressant, estime Marion Coste, entraîneur de l’équipe de Lacaune-Camarès. Il y a d’énormes différences de niveaux individuels. Les brassages permettent de ne pas subir la loi du plus fort pendant toute une saison !”
Car, à l’issue de ces brassages — il reste une journée à disputer —, les équipes seront, selon leur classement, réparties dans un groupe A et un groupe B. “Chaque équipe évoluera ainsi à son niveau. Cela va créer une sorte de “Fédérale 3″, juge Marion Coste, et les équipes qui débutent ou qui sont un peu justes pourront s’amuser aussi !”
Stéphane Gay, entraîneur des filles du Castres Olympique, ne dit pas autre chose : “L’an dernier, certaines équipes ont pris 100 points par match tous les dimanches, toute la saison. Là, tu as ces matchs de brassage et ensuite tu te retrouves avec des équipes plus de ton niveau.”
Les féminines castraises ont, par exemple, remporté leurs trois premiers matchs de brassage sur le score de 91-0, 45-0 et 93-0. “Forcément, ça crée une bonne ambiance, mais il faut rester lucide. On a du mal à évaluer notre niveau collectif, car les individualités suffisent à faire la différence.”
Et les perdantes, celles qui, depuis le début de saison, subissent des défaites par brouettes de 90 points ? “Je pense que les filles savent qu’elles vont finir avec des équipes de leur niveau. Je n’ai pas vu de staff ou d’équipes démotivées.”
“On travaille, on construit, ça soude le groupe !”
Géraldine Martin est responsable du pôle féminin d’Albi, et notamment du rassemblement Albi-Carmaux. Ses joueuses se sont inclinées 57-0, 91-0 et 91-0. Elle salue la nouvelle formule des brassages et, comme son équipe, est très loin d’être abattue : “Il y a de tels écarts entre notre équipe, où nous avons certaines filles qui n’ont jamais joué au rugby, qui ont encore l’appréhension du plaquage, et des équipes rudes qui se connaissent depuis longtemps comme Castres ou Labruguière… Mais on travaille, on construit, ça soude le groupe !”
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Mélanie Tranier, du rassemblement Briatexte-Graulhet (trois défaites par 40 points d’écart), estime que “la saison va débuter après les barrages. Ça ne nous démotive pas du tout. Au contraire : pour notre équipe qui débute à XV, prendre 40 points contre le CO ou Labruguière, on se dit qu’on n’est pas ridicules !”
Si les scores fleuves sont parfois impressionnants, ils s’expliquent par les différences entre équipes qui se lancent et “grognardes” habituées des joutes dominicales. En tout cas, et c’est à souligner, la nouvelle formule de cette Fédérale 2 fait l’unanimité.